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Trophy Wife

BRUXISM

Trophy Wife - BRUXISM
Chronique Single/EP
Date de sortie : 17.10.2011
Label :Blessing Force
3
Rédigé par Emeline, le 16 octobre 2011
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Tout vient à point à qui sait attendre, dit un certain proverbe qui convient parfaitement au parcours de Trophy Wife. Après avoir tapé dans l’œil de nombreux magazines spécialisés (du NME au Times en passant par Uncut et Music Week) via une poignée de titres, et joué avec Foals, Two Door Cinema Club et Esben And The Witch, le trio dévoile enfin Bruxism, un premier EP plutôt audacieux : enregistré avec un producteur différent pour chacun de ses cinq titres, il est notamment passé entre les doigts de l'artiste électro Ewan Pearson à Berlin, Yannis Philippakis (chanteur de Foals), Andrew Halford d'Oxford ou encore James Yuill.

Un choix plutôt judicieux qui permet à cette fine équipe d'apporter une influence intéressante sur la production efficace, très électronique, aérienne, et presque cosmique du disque. Chaque titre a son identité : derrière Canopy Shade se cache l'univers de Foals remixé dans un décor à l'ambiance clubbing, ou, de loin, les sphères de Burial, synthétiseurs et beats énergiques fonçant sur tout ce qui bouge.
Bruxism, le titre-album, plus léger, plus rebondissant mais peut-être un peu fade à la longue, se dote d'un sympathique groove, donnant à la basse et la batterie l'occasion de se taper un bœuf électronique que n'aurait sans doute pas renié LCD Soundsystem, et à la guitare d'unir ses magiques atouts avec des nappes de synthétiseurs subtilement amenées.

On quitte ensuite les clubs et les dancefloors sur le captivant Seven Wave, plus posé et plus cérébral, venant rappeler l'electronica jouissive de The Album Leaf grâce à des notes de piano rhodes sensibles, des chœurs lointains et un chant vaporeux et diffus qui lient rêve et réalité, phases contemplatives dans l'Au-delà et instants de vives énergies. Sans grand intérêt sinon celui de faire le bien autour de soi, le rythme disco-dance de Sleepwalks lasse, sa mélodie se révélant un tantinet creuse et ses arrangements de cuivres s'avérant plutôt inapropriés. Heureusement, l'EP se termine avec le très bon Wolf, une beauté noire pleine de sensibilité, de sensations et de reliefs se dévoilant au fur et à mesure que les arrangements électroniques et synthétiques s'imbriquent.

Côté textes, on parle de troubles du sommeil, délires et rêves. Trophy Wife fait au final un bel ambassadeur d'une musique à deux doigts de nous faire tomber dans le coma comme de nous réveiller en sursaut.
tracklisting
    01. Canopy Shade
  • 02. Bruxism
  • 03. Seven Waves
  • 04. Sleepwalks
  • 05. Wolf
titres conseillés
    Seven Waves, Wolf
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