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Trophy Wife

Trophy Wife

Trophy Wife - Trophy Wife
Chronique Album
Date de sortie : 20.05.2013
Label : Non signé
4
Rédigé par Julien Soullière, le 7 juin 2013
« Bien mauvaise fut la surprise pour qui se souciait de ce qui se tramait sur scène: l’intrigue n’était vraisemblablement pas encore arrivée à son terme que, sans crier gare, l’imposant rideau s’affaissa sur le sol, tel un être subitement frappé d’apoplexie. »

Qu’elle ait été bonne ou non, toute chose en arrive à avoir une fin, ce qui n’empêche pas de parfois penser qu’elle aurait du être toute autre, ou de la maudire de ne pas s’être suffisamment annoncée. Ce lundi 20 mai 2013, Trophy Wife partageaient sur leur compte Facebook un court texte d’adieu, non sans proposer en téléchargement le fruit de plusieurs mois de travail : un premier album éponyme et ô combien attendu, suivi quelques jours après d’un second long format qui, comme son nom l’indique - Reworks - n’est autre qu’une version revisitée de Trophy Wife. Une bien maigre consolation, car de ce qu’on en sait, un disque n’a jamais ramené personne à la vie.

Ceci dit, on aurait vécu tout cela encore moins bien si le groupe avait expiré sans nous dévoiler des inédits sur lesquels pleurer, et c’est donc sans trop attendre que l’on plonge dans leurs nouvelles compositions. La ligne d’arrivée franchie, le constat est sans appel : la perte est lourde, très lourde, Jody Prewett et sa bande confirmant ce dont beaucoup étaient depuis longtemps persuadés: les bougres ont du talent, et pas qu’un peu.
Parfaite synthèse de leur travaux passés, Trophy Wife est un condensé de musique triste qui se danse, du genre à faire germer des arcs-en-ciel dans les têtes bien faites, à faire bouger les mollets non sans convoquer les souvenirs de nos plus beaux instants de vie.

Qu’il puise dans un lointain héritage electronica (High Windows), ou pioche dans un catalogue autrement plus contemporain (l’électro-futuriste What You Gave Away, taillé pour le dancefloor), l’album navigue à vue entre délicieuses sucreries et véritables tubes; à ce titre, Like No Other est sûrement l’une des pop-songs les plus stimulantes qu’on ait entendues ces dernières semaines. Adeptes d’une musique pop qui crépite, Trophy Wife ne se privent jamais d’assombrir le tableau pour autant : délicate variation de l’inquiétant Wolf (paru il y a plusieurs mois sur l’EP Bruxism), Surfacing est du plus bel effet, tout rehaussé qu’il est par les chœurs fantomatiques qui s’invitent en cours de parcours. Mais peu importe de quel côté pèse la balance, qu’il fasse nuit plutôt que jour, car au bout du chemin, aucun morceau ne vient mettre son voisin en défaut : ici tout se suit sans trop se ressembler, si ce n’est qualitativement parlant.

De leur premier single à leur dernier album, Trophy Wife n’ont jamais failli à leur réputation d’hommes de goûts, fervents adeptes d’une musique raffinée, délicate, accrocheuse sans jamais en oublier d’être intelligente. On espère sincèrement que les membres du groupe, chacun de leur côté, sauront garder le joli cap qu’ils se sont collectivement fixé.
tracklisting
    01. Absence
  • 02. Glue
  • 03. What You Gave Away
  • 04. Like No Other
  • 05. Surfacing
  • 06. Antipodea
  • 07. Microlite
  • 08. Heavy Touch
  • 09. High Windows
  • 10. Always Falling Away
  • 11. Hold On
titres conseillés
    What You Gave Away, Surfacing, Heavy Touch
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