Nilüfer Yanya

Après un premier album remarqué, des tournées en tête d'affiche ou en première partie d'Interpol, The xx ou Sharon Van Etten, Nilüfer Yanya peut se sentir chanceuse. Le métier d'artiste n'a jamais été simple, et il est encore plus difficile en 2020 de se faire connaître d'un plus grand public alors que tournées et festivals sont impossibles. Ainsi, Feeling Lucky pourrait prendre la tournure d'un manifeste polémique, ou plus simplement une réflexion légère sur les petites et grandes chances de la vie.

Avec une mère moitié irlandaise, moitié antillaise, un père turc et une vie passée dans l'ouest de Londres, Nilüfer s'y connaît en métissage. Sa musique et son jeu de guitare ont été nourris par la musique Turque de son père, le classique qu'écoute sa mère, le jazz et le rock indé. Ce mélange unique lui inspire des chansons aux personnalités multiples comme en atteste la diversité de son premier album Miss Universe.

Cet effet est multiplié sur cet EP puisqu'elle s'est entourée de compositeurs différents pour chacun des trois titres : Nick Hakim, compagnon de label sur ATO Records, plutôt soul et funk pour Crash, Will Archer pour Some Damn Luck et Nathan Jenkins sur Day 7.5093 avec qui elle a déjà collaboré notamment pour une reprise de Hey des Pixies.


Dans le vidéo clip de Crash, la chanteuse est habillée en hôtesse de l'air, dans un décor à mi-chemin entre représentation naïve d'un avion et d'une discothèque, une jolie métaphore de tous les interdits de 2020, dirigé par Molly Daniel, sa sœur et complice habituelle pour ses clips et photos.

Ces trois titres sont un excellent moyen de découvrir l'univers en expansion de Nilüfer Yanya, et une solide étape avant d'attaquer son second album.