Après nous avoir offert en 2018 un excellent premier album teinté de punk et garage rock, hélas relativement passé inaperçu par chez nous, ĠENN reviennent cette fois avec un EP, Liminal, plus psyché et même groovy par moments. Les quatre musiciennes nous embarquent ici dans une aventure certes concise mais variée et terriblement maîtrisée.
Liminal débute sur Feel, plage intense entre psych rock et shoegaze, hypnotisante autant dans la voix suave de Leona Farrugia que les instruments dissonants qui l'accompagnent. Si l'on connaît la formation de Brighton, on n'est pas dépaysé, l'énergie et les arrangements sont toujours bel et bien présents.
Il en va de même sur Mackerel’s Funky Mission, lui inspiré d'un funk seventies où la chanteuse s'essaie au spoken word sur fond de sonorités à la Franz Ferdinand des débuts. Peut-être le morceau le plus original et décomplexé de l'EP !
S'ensuit un blues rock énervé sur 23rd March, puis le brûlot Catalyst sur lequel on revient davantage aux sonorités de leur album Titty Monster, porté par les coups de batterie incendiaires de Sofia Rosa Cooper et le duo guitare/basse frénétique, concluant sur des chœurs véhéments scandant « Revolution ». Just Another Sad Song est ensuite une pause bienvenue sur Liminal. On en retiendra essentiellement sa mélodie poignante et son crescendo final où la voix de Leona Farrugia, dramatique et déchirante, fait clairement des merveilles.
L'EP se termine sur Falling Out. Ses airs de single immédiat en font la chanson qui fait le plus la connexion entre Titty Monster et la direction musicale empruntée ici, mêlant basse groovy, riff de guitare strident et refrain pop imparable, avant de conclure sur un long solo magnétique.
La seule sensation que procurent les vingt minutes de Liminal ? L'envie de le réécouter encore et encore, jusqu'à la sortie du second disque de ĠENN, énième groupe talentueux originaire de Brighton !