Mandrake Handshake

L'auditeur est accueilli par un brouhaha inquiétant qui, après une minute, laisse place à une sorte de disco hippie plus caractéristique de Mandrake Handshake. Une voix féminine s'exprime dans un jazz qui s'éclaire à mesure que la transe opère son effet libérateur. Le groupe revendique ses influences psychédéliques et a même pris le nom d'une chanson du Brian Jonestown Massacre. Et c'est un autre de leurs héros musicaux qui a produit l'EP dans son studio londonien : Andy Ramsay de Stereolab.

Formés sur le campus d'Oxford, on peut leur faire confiance pour étendre leurs champs d'influences et d'expérimentations : intro gothique, groove trip-hop, envolées krautrock, liberté jazz et j'en passe. La dizaine de membres de Mandrake Handshake parvient à créer collectivement un ensemble cohérent alors qu'ils ne jouent ensemble que depuis 2018, d'abord sous le nom de Knobblehead. C'est Andy Ramsay qui leur a conseillé de trouver un autre nom avant d'enregistrer. Shake The Hand That Feeds You est bien sûr le disque le plus abouti de leur discographie naissante et, d'après le groupe, le point de départ pour les auditeurs afin de se préparer aux explorations à venir.


black midi et Black Country, New Road ont contribué à recréer et populariser une scène entre jazz, rock et krautrock qui faisait défaut depuis un moment. Depuis les années 70, les incarnations des musiques psychédéliques s'étaient plutôt faites sur les guitares shoegaze, l'électro ou les samples du trip-hop. Ces nouveaux groupes, aux dimensions de collectifs, cumulent les talents, les instruments et les inspirations.

Chacun des quatre titres est un voyage spirituel et délirant. Quand la musique est bonne à ce point, pas besoin de drogues pour planer et s'envoler.