Nous avions laissé Circa Waves à l'orée de la mise en pause du monde, début mars 2020. Nous avions alors tout juste eu le temps de découvrir sur scène au Badaboum à Paris lors d'un concert privé Sad Happy, album qui démontrait une véritable évolution dans le son des liverpuldiens. Plus structuré et mature en bien des sens mais tout aussi énergique, le disque nous avait pleinement convaincus.
Un hiatus de deux ans et quelques bananes plus tard, la bande à Kieran Shudall remet le couvert avec une petite mise en bouche prenant la forme d'un EP intitulé Hell On Earth, titre dont on ne se demande pas vraiment comment il a pu leur être inspiré. Composé de quatre titres, le disque passe un nouveau cap pour se diriger vers une pop qui lorgne vers l'électro festive aux allures de playlist pour soirées adolescentes. Malgré ce nom plutôt évocateur de gros son et de bikers barbus, Hell On Earth prêche tout son contraire, et l'on retrouve ici le brin d'humour toujours un peu sarcastique de Kieran Shudall.
Tout en échos synthétiques et boîtes à rythmes pétillantes, avec un petit air rétro synth pop en mode fluo années 80, le virage se fait à nouveau à 180 degrés pour retourner vers une sonorité plus juvénile, plus fraîche. Cette ambiance bubblegum se rapproche un peu de l'univers de quelques albums sortis précédemment comme celui de Two Door Cinema Club où les titres se suivent, se dansent allègrement mais se ressemblent un peu trop, rendant l'écoute ici déjà brève assez linéaire.
Hormis une petite touche d'audace sur le titre éponyme, Aisles Of Strange, Honeymoon Rain et Sidetracked ne font que papillonner dans nos oreilles de façon aussi éphémère que les mignons et indispensables insectes colorés, ne laissant que peu de trace dans nos esprits. Pour un groupe abonnés à des albums plutôt surprenants, et avec une discographie qui commence à bien se fournir, espérons que cet EP ne soit qu'une petite incartade post-pandémie, connaissant le véritable potentiel de Circa Waves.