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Circa Waves

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 3 mai 2017

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En seulement deux albums, Circa Waves se sont imposés comme des futurs grands du rock anglais. A l'occasion de leur récent passage à Paris, Kieran Shudall s'est entretenu avec nous pour revenir sur cette irrésistible ascension.

Vous êtes un groupe de Liverpool mais vous avez un son bien plus rock que la tradition pop de la ville...

J'ai toujours écouté beaucoup de groupes américains. Je suis fan de Nirvana, de Foo Fighters, qui sont parmi les choses qui me plaisent le plus en musique même si étant de Liverpool, je continue d'avoir comme groupe favori les Beatles.

Comment êtes-vous arrivés à trouver cette balance parfaite entre pop et rock hargneux ?

On écrit tout à la guitare acoustique. Si ça sonne bien en acoustique, ça sonnera bien en électrique. Même Wake Up qui a un son très rock a été écrit à la guitare acoustique. C'est d'ailleurs le premier morceau que j'ai composé pour ce disque. Je l'ai fait écouter à des gens en leur demandant si ce n'était pas trop rock, surtout par rapport à ce que nous avions fait auparavant. Ils m'ont dit que non, qu'ils trouvaient le morceau cool. Trouver cette balance entre pop et rock est quelque chose qui prend du temps.

Est-il vrai que vous vous êtes rencontrés dans un festival de musique ?

Oui. C'est un festival où se côtoient les gens de l'industrie musicale. C'était une nécessité pour moi de trouver des musiciens. On a très rapidement après cette rencontre enregistré une première démo.

C'est allé très vite pour le groupe...

J'ai du mal à m'en souvenir. En tout cas, c'est ce que j'ai toujours voulu. J'ai commencé la guitare vers treize ans. Lorsque l'aventure Circa Waves a débuté, cela faisait déjà dix ans que je jouais dans des groupes. Pouvoir aujourd'hui tourner à travers le monde, c'est un vrai plaisir.

Vous avez il y a quelques années ouvert pour The 1975 qui ont un son très différent du vôtre...

Oui mais on s'était bien marrés. Ils sont très enthousiastes au niveau musique. Cette tournée avec eux nous a apporté beaucoup de nouveaux fans. On a énormément appris en tournant avec eux. C'est vrai que leur style est très différent du nôtre mais j'aime plein de choses en musique. Je trouve qu'il est intéressant de ne pas se cantonner à un seul genre musical.

Je suis choqué que des anglais se plaignent de l'arrivée de réfugiés chez nous.

Les paroles de votre nouvel album sont très politiques...

Nous sommes humanistes. Je ne m'y connais pas beaucoup en politique mais suis choqué que des anglais se plaignent de l'arrivée de réfugiés chez nous. S'ils étaient dans leur position comment réagiraient-ils ? Je ne pense pas cependant que les anglais soient devenus plus racistes. Il y a des gens stupides qui vont croire en Trump mais il y a des gens stupides partout dans le monde. Ce n'est pas une spécificité anglaise ou américaine. Nous avons beaucoup de fans jeunes et si d'une façon ou d'une autre nous pouvons leur apporter quelque chose pour l'esprit de tolérance, c'est une bonne chose. Après, nous ne sommes pas politique comme pouvaient l'être Clash.

Vous critiquez aussi dans vos paroles l'aliénation par la télévision...

Il y a des émissions à la télé anglaise qui sont vraiment terribles. Je suis effrayé de ces reality shows qui font croire aux gens qu'ils vont devenir des stars.

Votre nouveau disque est très rock mais compte aussi des ballades. Vous vouliez des moments plus doux à l'intérieur du disque ?

Absolument. J'aime beaucoup des groupes comme Fletwood Mac ou les Beatles qui savaient à la perfection mêler morceaux très rock et ballades dans un même album. Old Friends termine le disque sur cette note laid-back. C'est bien de finir le disque ainsi.

Il y a un morceau un peu à part sur le disque, Different Creatures, avec ce son 80's. Cela ne ressemble à rien de ce que vous avez fait auparavant...

C'est vrai. Je ne sais pas du tout d'où ce morceau m'est venu. Je n'en ai aucune idée.

Les radios anglaises sont dans un rythme très rapide de consommation de la musique.

Comment se fait-il que vous sortiez autant de singles ?

Demande au label (Rires) ! Tous les mois, nous sortons un nouveau single car les radios anglaises sont dans un rythme très rapide de consommation de la musique. Elles veulent sans cesse du neuf.

Votre dernier vidéo clip, pour Goodbye, a été filmé en live. Vous vouliez montrer à votre public le visage du groupe en concert ?

C'est surtout que c'est rapide à produire (rires) ! Nous voulions capturer l'atmosphère de notre tournée anglaise qui venait de se terminer, c'est vrai, mais il y a aussi la question de la simplicité. Rien de plus facile que de faire un vidéo clip live. C'est vite fait et pratique.

Comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album ?

A West London en quatre ou cinq semaines. Cela a été un enregistrement facile. Certains groupes enregistrent plus vite que nous mais nous ne pouvons pas faire plus rapide que ça. Les sessions se sont super bien passés. Cela n'a pas été un enregistrement compliqué. Nous n'avons pas ressenti de pression particulière au moment de l'enregistrement.

Votre ville, Liverpool, vous influence-t-elle musicalement ?

Totalement, même si j'habite désormais Londres. Je reste très lié à Liverpool et ai toujours du mal à en repartir lorsque j'y retourne. C'est une petite ville avec une super ambiance entre les gens. Old Friends est un morceau sur mes amis de Liverpool, auxquels je suis très attaché.