Little Man Tate

On attendait le petit homme au tournant après deux premiers singles de facture décente, certes, mais manquant sérieusement d’originalité, et on se demandait si leur succès récent et fulgurant n’était pas usurpé. Peinant à trouver ses marques et son style avec cette voix nasillarde plutôt irritante, Little Man Tate apporte une réponse à nos interrogations.

Lorgnant désormais définitivement du côté de 60ft Dolls, pour le concept Sex, Drugs and Rock’n’Roll à outrance, Little Man Tate n’a pas le talent ni la spontanéité de son prédécesseur. Dans House Party At Boothy’s, dont le titre, chacun en conviendra, est d’un ridicule abouti, S*M*A*S*H, aussi, peut tenir lieu de référence mais, une fois encore, l’élève est bien loin d’arriver à la cheville du maître. Il subsiste finalement un problème de taille chez Little Man Tate, voire de pointure. Ils ne sont définitivement pas à la hauteur, proposant une mélodie ennuyeuse, sans la moindre once d’originalité, même si les guitares tentent maladroitement et en vain d’emballer la chanson sur une rythmique exsangue. En outre, par pudeur, nous passerons sous silence la face B, morceau sans âme ni grand intérêt, à l’évidence enfanté dans la plus grande des douleurs.

Finalement, Little Man Tate ne décolle pas et ne justifie pas son statut d’espoir du rock britannique. Ils nous offrent un troisième single bien moyen, où la médiocrité des paroles le dispute à la banalité de la musique. A notre sens, le groupe doit réagir d’urgence, avant qu’il ne soit trop tard, s’il ne veut pas que son quart d’heure de gloire ne dure, en fin de compte, dans la jungle actuelle, qu’une poignée de secondes.