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Arctic Monkeys

Leave Before The Lights Come On

Arctic Monkeys - Leave Before The Lights Come On
Chronique Single/EP
Date de sortie : 14.08.2006
Label :Domino Records/PIAS France
4
Rédigé par Johan, le 17 août 2006
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« Encore une nouvelle compostion des Arctic Monkeys ... », se lasseront certains. « Encore une nouvelle compostion des Arctic Monkeys ! », s'exclameront les autres.

Après près d'une vingtaine de démos imprévisibles parues en 2005 sur la toile, les prolifiques Arctic Monkeys sortaient leur tant attendu premier album, Whatever People Say I Am, That's What I Am Not en janvier 2006. La majorité des titres qui le composent sont ces démos : réenregistrées, restructurées, complexifiées, elles revivent à l'intérieur d'un ensemble et ne cèdent jamais à la facilité comme le pensent tous ses détracteurs qui ne voient finalement en eux qu'un énième groupe préfabriqué de la « hype machine ». L'album rend compte de la déconcertante faculté du groupe à composer, plus que des tubes – terme devenu aujourd'hui péjoratif –, des hymnes. When The Sun Goes Down, I Bet You Look Good On The Dancefloor, The View From The Afternoon, Mardy Burn, Dancing Shoes, et cetera ...

Chacun de leurs singles ou EP rend compte de cela à en voir la multitude de B-sides plus passionnantes les unes que les autres qui les composent, et ce jusqu'à la pièce majeure du groupe, Who The Fuck Are Arctic Monkeys ?, enivrante de maîtrise et de fougue. Et le groupe va encore plus loin dans son besoin constant de productivité : alors que chacun des titres que comprend l'album est un single potentiel, les Arctic Monkeys choisissent de sortir Leave Before The Lights Come On, composition qui n'y figure pas mais aurait très bien pu tant elle regorge elle aussi d'inventivité et d'énergie.

Tout débute par une rythmique entraînante parfaite et des notes de guitare imprévisibles auxquelles le groupe nous a généreusement habitués. Quand arrive le chant de Alex Turner, on repense inévitablement à Who The Fuck Are Arctic Monkeys ? et sa diction plus posée, moins spontanée. L'originalité repose non plus sur la direction déroutante que prend le chant mais sur sa propension à emprunter un chemin hors des sentiers battus, dont l'unique motivation est le désir de surprendre à chaque coin de timbre. Bien que la fraîcheur adolescente ne soit plus au rendez-vous, il n'en demeure pas moins que la diction malléable du chanteur ne fait que s'accentuer et prendre de l'ampleur au fil du temps, voire au fil même de cette chanson dont le final prend des airs plus graves et intenses. Les guitares prennent le relais et ne font que confirmer cette impression de densité en se faisant plus incisives, abrasives, pour terminer par des « i'll walk you up, what time's the bus come ? » furtifs et insaisissables.

Les deux B-sides du single sont des reprises, les premières qu'il nous soit donné d'entendre – mis à part Love Machine des Girls Aloud que le groupe a interprété sur Radio One. La première est une reprise de Put Your Dukes Up, John des tout jeunes Little Flames. Classique, directe, elle ne change que très peu de l'originale. Seule la voix reconnaissable entre toutes de Alex ajoute à son charme. La seconde reprise est Baby I'm Yours de Barbara Lewis, grande chanteuse soul des années 60. Autant dire que le résultat a le mérite d'être original, sans pour autant dépasser la version originale. Aux riffs de guitare et aux coups de batterie virulents se substituent des choeurs délicats et une rythmique langoureuse. On entend Alex comme jamais on ne l'avait entendu. Il tente par moments d'imiter le timbre de voix des grands chanteurs soul mais malheureusement ne convainc guère. Ce n'est que sur les fins de couplet, entre souffle et cassure, que Alex se veut plus efficace et fragile.

Ainsi, après l'écoute mitigée de cette dernière chanson, on se rend compte que les Arctic Monkeys n'excellent que dans une seule chose : faire du Arctic Monkeys. Mais ils le font avec tellement de talent et de sincérité que l'on se ressert copieusement de Leave Before The Lights Come On en attendant de les retrouver avec des nouvelles compositions de leur cru.
notes des lecteurs
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