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Arctic Monkeys
Maxïmo Park

Bruxelles, Rotonde - 2 novembre 2005

Live-report par v7nce

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Deux concerts britanniques dans les deux salles d'un des plus beaux endroits de Bruxelles : le Botanique. Avec effectivement un choix à la clé : en premier lieu nous assistons à la première partie de Maxïmo Park, les Belges de Malibu Stacy. Avec leur premier EP, le groupe a déjà obtenu un bon succès et des passages fréquents en radio. L'album est prévu pour le premier trimestre de 2006. Leur style ? Une pop très fraîche, qui rappelle les années sautillantes des débuts de Blur ou Weezer. David, leur leader omniprésent, va chercher l'attention du public, qui, cette fois, n'est pas vraiment le leur (en partie néerlandophone d'ailleurs). L'assistance est attentive et dubitative en première partie de set, mais progressivement sera conquise, et ils ne pouvaient sans doute espérer meilleur préchauffage apéritif. Le contrat fut bien rempli, et l'on ne peut que se réjouir que la salle ne se soit pas vidée, ce qui est remarquable vu la situation particulière de la soirée. Nous croiserons au passage des membres de leurs collègues de label ou autre, tels que Ghinzu, Austin Lace, Girls In Hawaii ou autres Hollywood Porn Stars. Il faut bien avour que c'est comme une petite famille, relativement unie : ce ne sont pas les derniers à se manifester quand il s'agit de passer du bon temps.

De l'autre côté, dans la salle appelée « La Rotonde », qui est la pièce centrale de l'édifice, les Artic Monkeys n'ont pas encore terminé leur set. On me dit qu'il n'est pas très long, j'assisterai quand même aux trois dernières chansons. Le jeune groupe est plutôt énergique, pour ne pas dire fougueux. Issu de la dernière vague hype anglaise, nous comprenons aisément ce qui leur vaut cette réputation : des rythmes saccadés et précis qui peuvent rappeler Franz Ferdinand, une spontanéité et des mélodies pas très lointaines de Bloc Party... Le public est parfois pris au dépourvu, et le chanteur viendra faire part de son étonnement face aux silences avant que les morceaux ne démarrent. Y avait-il une lassitude palpable ou tout simplement une impatience de se retrouver au concert suivant ?

Dans l'Orangerie, la salle principale, la tension monte. Tout le monde semble fin prêt à en découdre avec les gars de Newcastle. Après une intro instrumentale, tirée d'un film à suspense probablement, les musiciens de Maxïmo Park arrivent, suivis de Paul Smith, le chanteur, pour démarrer un concert qui s'annonce déjà très électrique. Très en forme, il scande avec force et conviction les couplets et bien souvent les refrains trouvent leur écho dans la foule. Le groupe s'était produit cet été au festival Pukkelpop, ils ne l'ont pas oublié, et depuis le groupe n'a pu que gagner en popularité. Paul tombe la veste, étonné qu'il fasse déjà si chaud (”quelle idée de porter un si long vêtement”, avouera-t-il). Nous aurons également droit à quelques nouvelles compositions, qui s'annoncent dans cette même lignée...
Face à tant d'enthousiasme, nous recevons régulièrement de nombreux « merci beaucoup », en français dans le texte. Le volume est bien haut, la salle est à point.
Après Apply Some Pressure, nous sentons de l'émotion dans le regard de Paul, il dira d'emblée l'importance que cela a pour eux. Quand viendra l'heure du rappel, les fans et nouveaux convertis viendront les rappeler sans discontinuer. Pour mieux nous gâter, il y aura trois chansons, dont Isolation, reprise de John Lennon, et pour terminer en beauté l'efficace Going Missing. Un groupe particulier, un peu hors normes, avec une personnalité forte et identifiable. En bref, beaucoup d'éléments qui font qu'ils valent la peine de s'y attarder.

En fin de nuit, lors d'une discussion avec quelques uns des membres, très abordables et sans prétentions, je demande au principal compositeur et parolier s'il a beaucoup écouté les Smiths : "Ah oui, on m'a déjà fait ce rapprochement, avec Ian Curtis aussi, même Jarvis Cocker... peut-être que dans plusieurs années, on dira à certains qu'ils sonnent comme Paul Smith !", me confia-t-il non sans malice. Il m'expliquera qu'ils ne sentent pas dans l'esprit de cette hype, qu'ils ne sont que très peu concernés par cela à Newcastle (d'où sont également issus The Futureheads), dans le nord de l'Angleterre, cela ne se passe pas comme à la capitale. Je lui confie, sans le rassurer, qu'à Bruxelles, nous ne sommes pas à l'abri de cet effet de mode. Anthony, le batteur me confirme que le NME s'y perd à annoncer le groupe de l'année toutes les semaines, et que le meilleur endroit pour juger, cela restera la scène. Ce soir, en ce qui les concerne, nous n'aurions pas réussi à leur donner tort.