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Yeti

One Eye On The Banquet

Yeti - One Eye On The Banquet
Chronique Single/EP
Date de sortie : 30.10.2006
Label :Moshi Moshi/Cooperative Music
4
Rédigé par Johan, le 17 novembre 2006
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Yeti, comme chacun sait à présent, est le groupe du bassiste des feux Libertines. Alors que Babyshambles et Dirty Pretty Things sortaient précipitamment leur album respectif afin de savoir lequel l'emporterait sur l'autre et serait les nouveaux Libertines, Yeti poursuivait prudemment son chemin en livrant deux singles imparables en 2005, évitant les embûches dans lesquelles se sont vautrés ses comparses, et sort en cette fin d'année son troisième effort, One Eye On The Banquet, EP de cinq chansons enthousiasmantes, oscillant toujours entre folk teinté de country et blues enfiévré.

The Last Time You Go et sa fausse mélodie à la Libertines prend les jambes dès les premiers accords. Les guitares s'emportent, ardentes et incisives, le chant se fait convulsif, proche du timbre de James Skelly de The Coral. En deux minutes trente, la chanson peut se targuer de jouer dans la même cour que Fuc* Forever et Bang Bang You're Dead. Un partout.
Moneygod, au son plus lent et à la rythmique country imprégnée de blues relativement assagi, se révèle encore plus passionnant et le chant prend réellement toute son ampleur, essentiellement sur les couplets où il répond à merveille aux accords parfaits qui s'échappent de part en part du titre. Yeti l'emporte ici haut la main.
Song For The Dead, quant à lui, pêche par son côté plus académique, un folk bluesy à la cadence régulière et au chant simpliste dont on ne retiendra que le somptueux solo d'électricité en son milieu et ses trompettes entraînantes en fin de course. Égalité, balle au centre.
Magpie Blues et Insect Eating Man, les deux dernières plages, sont, chacune dans leur style, de purs joyaux. La première mêle avec brio l'exaltation de The Coral au blues fougueux de Black Rebel Motorcycle Club tandis que la seconde se rapproche plus du style inimitable de The Divine Comedy, l'orchestration classique en moins mais en apportant cependant une once d'originalité, et ce notamment dans la voix de John Hassall, étonnante de tant de sonorités différentes et fascinantes.

Yeti, loin de battre ses ex-confrères sur leur propre terrain, adopte une stratégie autre en s'échappant du rock basique et en se créant sa propre personnalité, en explorant chaque parcelle de musique plutôt que vouloir faire semblant d'être ce qu'il n'est pas, c'est-à-dire les nouveaux Libertines : Yeti, au moins, a compris qu'il était vain d'essayer de ressembler à un groupe devenu le référent anglais des années 2000.
titres conseillés
    Moneygod, Insect Eating Man
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