The Ting Tings

Salford avait sa place dans l’atlas du rock pour être la ville de Peter Hook, bassiste mi-bagarreur, mi-blagueur de New Order. Depuis quelques mois, Salford peut aussi s’ennorgueillir d’être la patrie des Ting Tings qui partagent avec l’illustre bassiste le sens du rythme simple et efficace et de la dance pince-sans-rire.

De manière générale, les anglais ont le chic pour faire d'un projet qui commence comme une blague dans un garage un truc énorme et crédible. Nous connaissions déjà les deux tubes That’s Not My Name et Great DJ, nous ne savions pas à quoi s’attendre sur tout un album.

Première bonne surprise, il y a bien 10 vrais morceaux sur ce disque et aucun alibi de remplissage pour meubler entre les deux bombes susmentionnées. Deuxième bon point, on trouve de tout sur ce disque, et l'auditeur n’a pas le temps de s’y ennuyer. Il n'est pas pour autant bousculé par des morceaux qui essaient trop fort de faire de la retape.

Ce disque formaté pour être vendu à des centaines de milliers d’exemplaires explore tout le registre de la dance produite et jouée comme du rock. Il pousse un peu plus loin ce qu’avaient fait New Young Pony Club l’année dernière. On peut y entendre de la musique de mobile lo-fi gonflée aux hormones, de la bonne techno façon French touch (We Walk vaut bien un Justice), de la chanson faussement ingénue à la Lilly Allen et du bon rock basique en cuir noir (The Kills meets Jesus and Mary Chain). Tous ces titres ont en commun d’être comme des petits bonbons qui mettent de bonne humeur sans donner de caries.

Fausse modestie ou réalisme auto-protecteur après des expériences malheureuses dans leurs précédents groupes, The Ting Tings achèvent l'album avec le morceau qui donne son titre à l'album, We Started Nothing. Alors, les aurons nous vraiment oublié après un été qui s’annonce si réjouissant ?