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Love Ends Disaster!

City Of Glass

Love Ends Disaster! - City Of Glass
Chronique Album
Date de sortie : 26.07.2010
Label : Love Ends Disaster!
25
Rédigé par Claire, le 9 juillet 2010
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Les Love Ends Disaster! nous arrivent tout droit de la ville de Nottingham, auréolés de leur succès local. Formé en 2003 autour des frères Dix, les LED! ont été, comme de nombreux groupes venant du Nord de l'Angleterre, mis d'office dans la catégorie fourre-tout «indie-rock ». Après avoir sorti deux EPs et deux singles depuis 2005 et fait la première partie de groupes aussi divers que Ash, Babyshambles ou Yo La Tengo, le quintet ayant reçu de nombreuses critiques plus que positives s'est décidé à sortir un album. Souvent comparé à des formations comme Muse, Bloc Party ou British Sea Power, le groupe sort son premier album ce 26 juillet, album composé de treize titres allant de la pop dansante à l'électro rêveuse en passant par du post-punk et, fâcheusement, de la pop 80s.

En effet, pour ceux qui ont dû subir les pulls à épaulettes, les pantalons sans forme, DeeDee McCall - partenaire de Rick Hunter - comme héroïne suprême, l'avènement de Madonna, la capillarité aiguë de groupes FM ou encore l'arrivée du synthé comme remplaçant de la guitare, il semblerait que ce travers soit bien ancré dans les mœurs musicales de ce début de décennie 2010. Malgré ce choix quelque peu rédhibitoire, l'album avouons-le, comporte toutefois quelques morceaux ne méritant pas la vindicte populaire. La moitié du disque mérite d'être sauvée, quant à l'autre, elle se perdra certainement dans les limbes musicales.

Tout d'abord, des bons points attribués à City Of Glass, laquelle donne son nom à l'album et commence dans une atmosphère cinématographique (qui est le fil conducteur de cet album) pour, au bout de deux minutes, se lancer dans un rythme plus proche des Libertines puis de Razorlight. Le titre en lui-même, sur lequel la voix plutôt agréable du chanteur Matthew Oakes se pose mélodiquement, lance l'album et présage d'une bonne écoute; Suzanne, l'un des morceaux les plus écoutés sur leur Page Myspace, tenu par la rythmique de Mark Thorley à la batterie, reste un morceau très classique, très anglais, très sixties par son refrain, très 2000s pour ses paroles saccadées tirées à bout portant.
Killer Bombs lorgne forcément vers le Supergrass des débuts, quant à There's Room In My Tardis For Two, diablement efficace, il fera écho chez les cinéphiles (le tardis du Dr Who). Bien que musicalement peu surprenant, il plaira nécessairement aux ados par un côté sensiblement Paramore. Pigtails est le single qui fera danser la jeunesse chav, pour les filles en jogging rose et queue de cheval et les garçons en jogging blanc, pochette Burberry (faux, bien entendu) et casquette vissée sur la tête; il est évident que ce titre sera joué dans les boites pour mineurs et les McDo d'Angleterre et que les moins de 17 ans reprendront le « all the girls have pigtails » en chœur. Calibrée comme une chanson punk, elle ne dépasse pas 1 minute 10. On repêchera aussi This Song pour son côté facilement mémorisable et une mention spéciale sera attribuée à King Of Castle, dernier titre de l'album, pour un mix dangereux mais réussi d'un refrain totalement sixties, d'un canon et d'une berceuse.

Sont donc recalés... The Rudiments Of Piano : Il n'est pas donné à tout le monde de savoir composer des titres instrumentaux. C'est un exercice risqué, qui tend à se répandre mais qui, ici, se noie dans une cacophonie baroque. Ladders, quant à elle, trop brouillonne avec une voix qui s'excite et se grime derrière un maquillage eighties, ne fait que rendre l'écoute pénible. Untitled Dream n°24 laisse songeur : pour un premier album, chacun des morceaux doit accrocher et ne pas donner une impression pompeuse qui hurlerait à la face de l'auditeur « Si Lennon a bien fait un Revolution #9, pourquoi pas nous ? ». C'est malencontreusement le cas ici alors que Love Ends Disaster! n'ont finalement écrit que du sous-Travis. De même, Alexander n'atteindra pas la moyenne. Pourquoi faut-il copier Bloc Party en y ajoutant des sons électro pénibles ? Une chanson, c'est très souvent un compromis, or, avec le morceau Knight Takes Queen, les anglais n'ont pas été capables de savoir quel axe lui donner. Pour finir, Sunday November 19th 1978, avec son piano et sa voix percluse derrière du delay, se veut regarder en direction du grand Nick Cave. En tant que français, c'est malheureusement plus à Benjamin Biolay que l'on pense.

Un passage de justesse, au bénéfice de la jeunesse du groupe. On attendait néanmoins plus de souffre, de sueur et d'efforts pour un premier album. Un avertissement musical. Le deuxième album se devra d'être une réussite.
tracklisting
    01. City Of Glass (Cowboys)
  • 02. Suzanne
  • 03. Killer Bombs
  • 04. The Rudiments Of Piano Playing (Parts 1 & 2)
  • 05. Ladders
  • 06. (Untitled Dream #24)
  • 07. Alexander
  • 08. Knight Takes Queen
  • 09. There's Room In My Tardis For Two
  • 10. Sunday November 19th 1978
  • 11. Pigtails
  • 12. This Song
  • 13. King Of The Castle
titres conseillés
    City Of Glass, There's Room In My Tardis For Two - Suzanne
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