Emmy The Great

Lightspeed Champion, Florence And The Machine, Ash, Jeremy Warmsley, The Brighton Port Authority... et j'en passe. Emma-Lee Moss, AKA Emmy the Great, sait se faire discrète, entourée ou entourant les plus grands. Et c'est pourtant en solo, avec rien d'autre que sa voix et ses arrangements, qu'elle épate, éclipsant n'importe quel artiste sus-cité. Son premier album, First Love, en avait été la preuve. Virtue est la confirmation de son talent.

Plus conventionnelle que sur First Love, la musique folk d'Emmy the Great est ici aussi plus intimiste et mélancolique. Présentant des parcelles de sa vie, de son quotidien, Virtue diffuse un message universel, touchant aussi bien à l'amour et tout ce qui en découle, qu'à la littérature, Londres ou encore l'Histoire qu'elle aborde avec un regard et une musicalité bien à elle.
Et de musicalité, Virtue en est remplie. Sans surprise mais avec toujours autant d'airs qui remplissent la pièce à chaque chanson, la jeune anglaise joue une pop fraîche et exaltante : à l'image de A Woman, A Woman, A Century Of Sleep qui enchaîne les mélodies bien troussées, portée par le chant, enchanteur et varié comme le confirme son final de haut vol.

Certains titres l'éloignent toutefois de son image Spektorienne qu'elle revêt à merveille sur son premier album et bon nombre de compositions de ce Virtue. Nous embarquant alors sur des terres plus dépouillées, Emmy The Great n'en perd pas pour autant son latin, que ce soit en alternant le rythme et les arrangements comme sur Exit Night Juliet's Theme ou en restant en toute sobriété sur le somptueux piano-voix de Trellick Tower.
La charmante londonienne a su se construire un univers et des personnages singuliers au fil des chansons de ce disque, à partir de ses propres expériences passées. Virtue est la parfaite continuité de First Love, mettant davantage en avant les mélodies et les émotions, que le producteur Gareth Jones (These New Puritans, Depeche Mode, Grizzly Bear) a su immortaliser tout au long de ces dix titres déjà familiers et marquants après une seule écoute.

Difficile donc, extrêmement difficile même, de ne pas tomber amoureux d'Emma-Lee Moss devant ce second coup d'essai réussi. Ecoutez Virtue sans plus attendre, vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas été prévenus...