Mystery Jets

De l'eau a coulé sous les ponts d'Eel Pie Island dans le Sud Ouest de Londres depuis Zoo Time, l'hymne post-punk qui m'avait fait découvrir Mystery Jets il y a dix ans. D'album en album, le groupe a mûri et affûté son sens de la mélodie grâce à une recherche créative qui semble permanente et sans rupture. Cette constance se retrouve dans un line-up quasi identique depuis le début, même si ce cinquième album est le premier écrit depuis le départ de leur bassiste originel Kai Fish.

Après un disque texan aux accents folk enregistré à Austin, Mystery Jets ont élu domicile dans une usine désaffectée de Londres pour la longue gestation de leur cinquième album. Le son reste chaud, et très agréable, mais les compositions sont plus psychédéliques et ce n'est probablement pas un hasard si la pochette rappelle The Dark Side of The Moon de Pink Floyd. Cette nouvelle direction m'a beaucoup dérouté au début, j'avais du mal à rentrer dans ces chansons semblant pourtant de prime abord si accessibles.

Blood Red Balloon est ce qui ressemble le plus à un tube avec ses petites phrases mélodiques qui peuvent vous hanter pendant toute une journée. Mais j'ai fini par vraiment tomber sous le charme de ce disque en me plongeant dans des morceaux comme Bombay Blue. L'alchimie entre les riffs de guitare blues, la basse et de la guitare acoustique est le support parfait pour un chant qui raconte une histoire plus que dans la plupart des titres pop. C'est ainsi l'archétype des chansons de cet album au son sans prétention, mais dont les mélodies sont d'une grande richesse et qui vont font partir pour de grandes ballades mélancoliques.

Enregistré à l'ancienne comme un concept album qui s'écoute de bout en bout Curve Of The Earth dégage un charme désuet et très British qui apporte sa contribution aux classiques entre Pink Floyd et Blur.