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Metronomy
Klaxons

Paris, Cigale - 23 mai 2007

Live-report par jOe

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Ils étaient attendus au tournant ceux-là. Les dithyrambes ayant suivi leur précédente prestation au Trabendo ont fait leur petit effet et les jeunes popeux fluorescents (accompagnés leurs parents) se pressent devant les portes de la Cigale. C'est donc dans une salle déjà bien remplie que débute le set de Metronomy. Dès le premier morceau le trio anglais s'affranchit du statut ingrat de première partie pour livrer un show incroyable de maîtrise et d'inventivité. Sur un jeu de scène minimaliste et efficace (parfois très drôle) ils déploient une série de plages quasi-instrumentales et rythmées héritées d'influences telles que Depeche Mode, Devo ou encore Brian Eno. Le tempo est rapide, les gens dansent, le show est court. Metronomy est finalement chaleureusement reçu et ce n'est que justice. Au bout de 25 minutes ils quittent la salle bondée. Le public est prêt à accueillir les Klaxons.

La température dépasse les 30 degrés quand le quatuor se décide à faire son entrée sur le très pop The Bouncer (face B de leur Xan Valleys EP). Le public est hystérique mais l'enchaînement immédiat avec Atlantis To Interzone déclenche un véritable raz de marée dans la fosse. A partir de ce moment on n'en finira plus de voir, depuis le balcon, slamer de jeunes slimards en nage venant s'échouer contre les barrières de sécurité maintenues tant bien que mal par un service de d'ordre qui ne s'attendait peut-être pas à ça.
Pendant ce temps, les tubes de Myths Of The Near Future se suivent sans temps mort. Et, très vite, on se dit que quelque chose cloche. Sans doute épuisés par une tournée dont cette date parisienne signe la clôture, les membres des Klaxons ont les traits tirés et l'oeil hagard. L'énergie est là mais elle provient des nerfs (et de la drogue ?), ça ne fait aucun doute. Le set est efficace mais techniquement médiocre. L'imposant bassiste mène la barre avec difficulté tandis que le clavier chante faux et que le guitariste, complètement à côté de ses baskets, semble ne pas vraiment comprendre ce qui se passe autour de lui. L'illusion fonctionne sûrement depuis la fosse mais tout cela manque de souffle et n'atteint le reste de la salle que par intermittence lorsque les mélodies de Golden Skans et Magick font leur travail de rassembleurs de masses.
On a ici l'exemple parfait d'un concert porté par son public. Aucun jeu de scène, setlist prévisible (tout l'album, presque dans l'ordre et deux faces B), musiciens en roue libre... C'est grâce à l'incroyable ferveur de leurs fans que les Klaxons livreront un spectacle court (50 minutes chrono), intense et approximatif. Apparemment on n'en demandait pas plus car tout le monde repart conquis après un rappel étrange durant lequel le groupe nous invitera à un barbecue géant en leur compagnie... allez comprendre ce que certaines substances vous font dire aujourd'hui. Ce bref retour sur scène confirmera tout de même cette réalité : le titre le moins dansant de l'album, Isle Of Her, est sans conteste le plus intriguant de leur jeune répertoire.

A la surprise générale, il n'y avait rien de fluo chez les Klaxons ce soir là. On en a peut-être enfin fini avec cette mode au goût discutable. Néanmoins, leurs morceaux ont une force indéniable sur scène. Dommage qu'ils n'aient pas été incarnés avec plus de conviction.
setlist
    The Bouncer
    Atlantis To Interzone
    Hall Of Records
    Totem On The Timeline
    Golden Skans
    As Above, So Below
    Two Receivers
    Magick
    Forgotten Works
    Gravity's Rainbow
    It's Not Over Yet
    -------
    Isle Of Her
    4 Horsemen Of 2012
photos du concert
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