The Veils

« Runaway found » est un premier album qui, comme beaucoup, a bien faillit ne jamais voir le jour. Suite à des mésententes entre le groupe, surtout son leader Finn Andrews, et leur première maison de disque, The Veils a du patienter deux années avant de pouvoir enfin finir leur première œuvre.

Cette coupure dans les sessions d’enregistrement se ressent nettement à l’écoute des dix titres qui composent l’album. Tantôt rock à guitare, tantôt rock à violon, on passe d’un registre à l’autre tout au long de l’écoute. Et c’est justement ce qui anime l’envie d’y retourner.

On débute sur un premier titre « The Wild Son » plutôt folk avec les violons qui bercent et une voix écorchée, c’est pas mal pour un début. Et les festivités commencent, « Guiding Light » commence par un bon larsen, les guitares sont là et le chant se révèle un peu plus. C’est ensuite le premier single du groupe « Lavinia » qui se fait entendre, sorte de pseudo balade acoustique plutôt réussie. A ce stade là, il est inévitable d’apprécier la voix du chanteur inhabituelle pour continuer l’écoute de cet album.

Vient ensuite sans doute un des titres phares de cet album, « More Heat Than Light » une de ces chansons rock sur laquelle on ne peut s’empêcher de bouger la tête en rythme avec la batterie, avec des relances et une mélodie impeccable, ce morceau devrait plaire sur scène et ailleurs. Le suivant s’inscrit dans la même veine, efficace.

On est alors à la moitié de l’album, ainsi qu’à son tournant, « The Leavers Dance » chanson qui pourrait bien durer dix minutes ça aurait le même effet, les mêmes notes de guitares se répètent sans cesse pour monter en crescendo jusqu’à la fin, une technique déjà utilisée mais toujours aussi séduisante. La suite se laisse écouter volontiers, des nouvelles balades acoustiques pour lesquelles le groupe semble plutôt doué, une chanson entraînante… ça en devient parfois un peu répétitif et pourrait donner l’envie de passer à la suivante, mais la courte durée des chansons est un bon point dans cet album. Une façon d’éviter l’ennuie et ça marche, tout juste 39 minutes. Pour en finir The Veils nous propose « The Nowhere Man », une fin sur laquelle on peut s’endormir. On ressort les violons et le chant légèrement torturé pour cette chanson qui clôture parfaitement l’album.


En bref, « Runaway Found » à écouter évidemment, ne serait ce que pour les surprises que l’album réserve. En tous les cas, pour un premier on repère déjà la maturité chez ce jeune groupe au leader de 20 ans, et une véritable révélation à suivre...