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The Veils

Paris, Boule Noire - 28 octobre 2006

Live-report par Valy

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Bonjour à vous tous, curieux égarés parmi les pages « live » de ce webzine ou fans des Veils de la première heure, ici c’est une toute fraîche convertie qui s'adresse à vous. Je vais donc commencer le compte-rendu de leur dernière date à la Boule Noire par une confession. Par négligence, je n’avais pas assez scrupuleusement pris soin de jeter une oreille au son de ce groupe, naïve inconsciente que j’étais, avant la semaine dernière. Ils sont trop nombreux, ces meilleurs-groupes-du-monde-made-in-England, et cet énième « The Trucs » était passé à la moulinette de ma sélection musicale. Ö combien injustement. Après ce que j'ai entendu ce samedi, je ne peux que m'en repentir, et aller vous en raconter les détails les plus croustillants, du haut de ma toute jeune expérience de ce groupe. Ce que j'avais pu entendre du nouveau Nux Vomica me laissait tout de même présager le meilleur, et je n'eus pas de déception...

Dans ce petit couloir sombre qu'est la modeste (par sa superficie) Boule Noire, l'affluence n’est pas compacte. Les rangs sont clairsemés, et l'audience, calme, papote encore négligemment alors que l'obscurité se fait complète et qu'est coupée la musique d'ambiance de la salle. « Non, rien de rien, non, je ne regrette rien... ». C'est la voix rocailleuse d'Edith Piaf qui retentit en guise d'introduction. Hommage au pays d'accueil, révérence sincère, ou indice d'une influence quelconque ? Le concert débute pour moi sur cette interrogation, alors que j’attends de voir sur scène des artistes dont je connais le jeune âge, ce qui peut rendre la référence à Piaf d’autant plus étonnante. Mais c’est un groupe d’une impressionnante maturité qui jouait ce samedi à Paris, face aux cabotins de Brian Jones Massacre en tête d’affiche de l'Elysée Montmartre le même soir. The Veils arrivent d'une démarche timide sur la petite scène, ornée sur le fond d’un grand drapeau noir à leur nom. Finn Andrews, homme à tout faire du groupe, se réfugie sous le chapeau mou qu’il a toujours vissé sur la tête tandis que la nouvelle bassiste planque son joli minois derrière un noir rideau de cheveux, ou nous tourne le dos dès que l'occasion s'en présente. Pourtant, c'est bien le couple phare de la soirée, d'un contradictoire charisme : on ne voit qu'eux, on est absorbé par la présence qu’ils dégagent, malgré tout le respect que je dois à l'indéniable talent des autres membres du groupe.

Le set fait la part belle aux nouveaux titres présents sur Nux Vomica. De The Runaway Found, on entendra par exemple More Heat than Light, The Tide That Went And Never Came Back ou évidemment Lavinia. Jesus for The Jugular, Not Yet, Calliope, Advice For The Mothers To Be s'enchaînent comme autant de demonstrations du genie d’écriture de Finn Andrews et de sa capacité d'interprétation. Sa voix de caractère, subtile et vigoureuse à la fois ne peut que retenir l'attention même du plus distrait. Elle est un parfait réceptacle pour les tensions mélodiques et rythmiques qui parcourent avec virtuosité les nouvelles compositions, entre ruptures et apaisements. Le clavier est assez habilement utilisé pour leur apporter une personnalité particulière sans les entraver d'une emphase qui serait malvenue.

Le public, visiblement enchanté, reste pourtant un peu sur sa faim alors que le groupe quitte prestement la scène après un set bien court. Au milieu d'une audience d'adultes pour la plupart un peu plus âgés que les membres même de The Veils, cherchez l'intrus... Une poignée de gnomes s'affole du peu de mouvement de la salle, respectueusement recueillie. Ils entament alors une étrange danse qu’on appelle : pogo. Oui. Et ce, dès l'ouverture des rappels sur 0One Night On Earth, puis More Heat Than Light. Mais après tout, pourquoi pas. C’est « le concert du bonheur », dirons nous, à chacun de le vivre à sa façon (?). House Where We All Live clôturera la soirée avec un Finn seul derrière sa guitare, indubitablement ravi d'avoir retrouvé le public parisien en compagnie de sa nouvelle bande.