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Seafood

As the Cry Flows

Seafood - As the Cry Flows
Chronique Album
Date de sortie : 17.05.2004
Label : Cooking Vinyl
4
Rédigé par Wilfried, le 9 mai 2004
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Tout album de Seafood est toujours attendu avec excitation, non pas qu’il y en ait eu beaucoup auparavant (en fait à peine trois), mais parce qu’à chaque fois les londoniens n’ont pas déçu, nous livrant de grands bols d’air frais. De leur début en 99 avec le mini album Messenger in The Camp à When Do We Start Fighting ? en 2001, Seafood s’etait toujours montré brillant, montant crescendo. Et si incroyablement, au contraire de leurs camarades de tournée Idlewild ou My Vitriol ils sont restés inconnus du grand public, cela ne les a pas empêché d’être apprécié des critiques et de nombreux fans, toujours fidèles.

Aujourd’hui As The Cry Flows est une formidable récompense pour tout ceux qui les ont toujours aimé et soutenu, mais aussi une délicieuse surprise. Surprise parce que Seafood frappe là où on ne l’attendait pas forcément, toujours aussi éclectique mais aussi ayant su admirablement évolué vers une musique plus mature mais qui n’efface pas (et heureusement !) leur charme fait de tendre naïveté. Surprise aussi parce qu’on n’attendait pas forcément des londoniens qu’ils ressortent un jour un album ou peut-être pas si tôt, tant les événements récents les ont brutalisé et fragilisé. Un coup d’abord porté de l’extérieur, par derrière et dans les jambes, avec Infectious, leur label qui, racheté par une major, est prié de se débarrasser des artistes supposés « non rentables » … bye bye Seafood. Puis arriva une double implosion venue de l’intérieur, proche du cœur, avec en premier lieu Charles McLeod, guitariste, qui décide de quitter ses camarades, puis au poumon leur couplant le souffle avec David Line qui tombe gravement malade et échappe de peu à la mort.

Ces derniers événements sont d’ailleurs à prendre en considération pour comprendre l’évolution du groupe, tant l’apport du nouveau guitariste Kev Penney – recruté chez les post rockers Billy Mahonie - se fait admirablement ressentir, notamment sur des morceaux comme Summer Falls ou Sleepover, où les parties guitares, à la fois entraînantes et envoûtantes, font merveille.

En s’ouvrant sur I Dreamt We Ruled The Sun, morceau atmosphérique chanté par Caroline Banks, As The Cry Flows montre toute sa différence avec ses prédécesseurs. On est loin, très loin même des terriblement rock Guntrip ou Cloaking sur lesquels débutaient Surviving The Quiet et When Do We Star Fighting ? L’enchaînement avec Heat Walks Against Me est excellent. Ce second morceau, véritable réminiscence de In This Light Will You Fight Me ?, est sans doute le meilleur de l’album, après une calme intro, les guitares se lâchent progressivement, sans retenu, bientôt suivies par la voix de David Line. Somptueux.

En évoluant Seafood n’oublie pas son enfance, y piochant même l’engrais de sa croissance. D’une certaine façon on croirait par moment retrouver sur As The Cry Flows un air du groupe à ses débuts, avec ses accents folk (Milk & Honey) ou lo-fi (Kicking The Walls ou Orange Rise). On constate même une courte plage instrumental et très acoustique (1234), qui pourrait ennuyer sur bon nombre d’album mais qui ici passe excellemment bien. Autre constat, une évolution dans la finition et la production avec la présence de nouvelles sonorités, plus de claviers notamment et la précieuse aide d’un invité de marque en la personne d’Ed Harcourt, venu avec piano et wurlitzer pour peaufiner certains titres.

Impossible aussi de passer à côté du single Good Reason, véritable petit tube, dont la vidéo montrant David Line souffrant sur son lit d’hôpital devrait faire le tour du monde ! On retiendra aussi les très « beautiful » Sleepover et Summer Falls, avec leur extraordinaire dynamique de guitares.

La fin de l’album est plus douce, plus mélancolique. Comme un clin d’œil à leur nouvel univers, As The Cry Flows se termine sur Willow’s Song, chanson déjà reprise par Sneaker Pimps (How Do) issue du film The Wicker Man, mais cette fois typiquement remodelée à la sauce seafoodienne. On s’imagine facilement au milieu d’une profonde forêt où les arbres espacés sont tellement hauts qu’ils nous abritent de toute luminosité … et à les voir sur une photo du livret (magnifique d’ailleurs), tout les quatre sur une barque au milieu d’un étang entouré de bois, on peut que leur souhaiter de voguer encore très loin. Ils ont déjà tellement ramé qu’ils le méritent.
tracklisting
    01. I Dreamt We Ruled The Sun
  • 02. Heat Walks Against Me
  • 03. No Sense Of Home
  • 04. Summer Falls
  • 05. Kicking The Walls
  • 06. Milk & Honey
  • 07. 1324
  • 08. Sleepover
  • 09. Good Reason
  • 10. Orange Rise
  • 11. Broken Promises
  • 12. Willows Song
titres conseillés
    Heat Walks Against Me, Sleepover, Kicking The Walls, Summer Falls
notes des lecteurs
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