Errors

Contrairement aux idées préconçues, la scène musicale glasvegienne actuelle n'est pas uniquement constituée de formations pop reconnues (Franz Ferdinand, Belle & Sebastian, Snow Patrol, Idlewild...). Pour preuve, celle-ci sait de temps à autres nous réserver d'agréables surprises plus ou moins accessibles mais toujours innovantes. Plus d'un an après la sortie de leur EP How Clean Is Your Acid House, les jeunes bidouilleurs irascibles d'Errors nous reviennent en effet chez Rock Action Records avec un premier album, It's Not Something But It Is Like Whatever, dans la lignée directe de leurs premiers essais.

Passionnés de musique électronique et d'expérimentations sous toutes ses formes, les quatre écossais d'Errors suivent avec ce long format leurs propres traces, et ce malgré la décision de laisser prendre leurs distances avec quelques unes de leurs compositions passées les plus réussies (Mr Milk, Hans Hermann...). Seul véritable changement au sein de la formation, le recrutement judicieux il y a maintenant plus d'un an de James Hamilton (ex-Multiplies) à la batterie dont la présence apporte indéniablement plus de profondeur et de corps aux compositions du groupe.
Contrairement à ce que le titre d'ouverture de l'album, Dance Music, ou un excellent Pump, pourraient laisser penser à tort, le but d'Errors n'est en aucun cas d'emmener l'auditeur sur une piste de danse. Avec des rythmes plus ou moins rapides, des ambiances synthétiques et artificielles ou plus naturelles lorsque les guitares se voient mises en avant, le groupe laisse la porte ouverte à toutes les directions envisageables, et ce quand bien même les nappes de claviers ou les boucles parviennent à prendre dessus sur les instruments les plus traditionnels. L'aspect le plus impressionnant et fascinant de la musique du groupe est sans doute cette capacité à construire des mélodies toujours aériennes et légères, sans jamais s'égarer dans la lourdeur parfois inhérente au genre ni tomber dans le redondance ou la simplicité.
Si le single Salut! France s'inscrit dans une lignée purement électronica, d'autres titres à l'image de Still Game semblent clairement inspirés par la musique post-rock de leurs consorts, notamment Mogwai pour ne citer que la référence la plus évidente, ou même math-rock pour le surprenant Toes. Un éclectisme au service d'un album varié et jamais redondant, mais dont le principal handicap est l'absence de titres forts à-même d'attirer l'attention sur Errors ou de leur permettre de franchir un cap populairement parlant.

Un défaut qui n'en n'est donc pas vraiment un, quand bien même les personnes les moins persévérantes ne trouveront peut-être pas suffisamment d'éléments de satisfaction lors de leur première rencontre avec le disque.