Errors

Il y a dix-huit mois à peine, leur très inspiré Come Down With Me atterrissait dans les bacs. Revoilà les quatre nerds débarqués d'Ecosse avec une nouvelle galette sous le bras. Qui plus est, ils sortent un album réfléchi et abouti. On vous en dit plus.

Fini ou presque le post-rock des débuts et les influences math-rock, on a définitivement affaire avec ce Have Some Faith In Magic à un disque d'électro-pop. Et si vous avez une aversion particulière pour les claviers, plus difficile encore en sera l'écoute. La page entrouverte avec les titres emblématiques que sont Germany ou Supertribe se poursuit assurément sur une grande partie de ce nouveau disque. Errors assume et se fait plaisir avec le percutant Pleasure Palaces, véritable machine à faire se lever n'importe quel geek en soirée. Instrumental depuis ses débuts, le groupe apporte également un bouleversement majeur à sa musique. L'apparition continue de voix et de chœurs, apposés tels de véritables instruments, s'avère être un choix proprement judicieux et renforce la profondeur générale des compositions.

Même si les écossais ne lésinent pas sur les nappes synthétiques et les boucles lancinantes, même s'ils lorgnent parfois vers les limites d'un mauvais goût assumé, même s'ils font du neuf avec du vieux, ils ne franchissent jamais la ligne jaune, déjouant les pièges de titres trop longs et trop contemplatifs. Chaque morceau amène une progression qui lui est propre, souvent autour d'une mélodie ou d'un instrument, progression qui évite soigneusement toute forme de redondance.
Les Glaswegiens nous enrobent dans leur goût prononcé de la mélodie pendant ces cinquante minutes et on s'y laisse bercer avec délectation. Blank Media, à l'introduction façon Sébastien Tellier, illustre parfaitement ces influences synth-pop en proposant une ambiance aérienne et atmosphérique des plus jouissives. La fin du disque se situe dans ce créneau, exception faite pour le titre de clôture, olus-Bolus, sorte de chevauchée électronique aux accents épiques et grandiloquents.

En 2012, Errors maîtrise avec brio la capacité à faire danser mais également celle de proposer des moments plus introspectifs. Chose rare, le groupe n'a toujours pas montré de signes de faiblesse dans sa discographie. Honnêtement, on peut émettre de sérieux doutes quant à leur capacité, dans un futur proche, à sortir un mauvais disque. On n'appelle pas cela de la magie, on appelle cela du talent.