Chronique Album
Date de sortie : 06.10.2008
Label : Demolition Records
Rédigé par
David, le 13 octobre 2008
Après la formidable découverte de leur premier album éponyme en 2004, on attendait assez sereinement l’heure de la confirmation pour The Sound Explosion lorsqu’ils décidèrent de se remettre au boulot en enregistrant un second disque au cours de l’été 2006 après avoir signé un contrat avec Sony. Hélas, les aléas si contradictoires du monde merveilleux de la musique en décideront autrement puisque ces jeunes si prometteurs se verront tout simplement éjectés avant même d’avoir pu proposer leur second effort ! Voilà pourquoi on découvre seulement courant 2008 ce Palomino par ceux qui officient désormais sous le nom de The Sound Ex au sein du label indépendant Demolition Records.
D’ores et déjà en course avec les Kaiser Chiefs pour le titre si convoité de « pochette la plus moche de l’année », ce jeune groupe arrivera-t'il à confirmer la grande qualité de l'intense déflagration sonore qui avait surpris le peu de personnes ayant découvert leur premier album il y a maintenant quatre ans ? Et la réponse est ... oui, presque !.
Pour les nombreuses personnes n’ayant jamais entendu la moindre note de The Sound Ex sur disque, nul doute que l’entame décisive de l’enchaînement Enchantment / Pastlife / Loss suffira à attirer les oreilles curieuses et avides de rock n' roll musclé. L’envie de jouer est bien là et la puissance mélodique aussi. Cependant, comme souvent dans pareille configuration, on regrette déjà le son incroyablement bordélique et punchy de l’album précédent qui est dissimulé sur ce Palomino par une production très compressée et beaucoup plus lisse qui parvient même malheureusement à apaiser la voix si déchirée de Kit Endean.
Hormis quelques écarts pas forcément heureux (Shaking Games, mauvais pompage des Futureheads, ou encore Born Into The Grave, trop basique pour passionner), il faut quand même admettre que The Sound Ex font vraiment merveille dans le « riff d’intro qui tue » que ce soit par un arpège classique mais efficace (Royal Blood), une réminiscence des débuts de Placebo (9 Mile Ride) ou une claque électrique bien sentie (Let It Turn).
Mais là où The Sound Ex gagnent vraiment la partie, c’est lorsqu'ils ralentissent le tempo pour laisser sortir de vieilles influences bluesy qui peuvent vraiment les faire émerger du lot de nouveaux groupes anglais débarquant du bois tous les mois. Everything Will Be Fine est ainsi une franche réussite et on retrouve enfin les intonations si torturée que Kit Endean maîtrise avec brio. Quand à la pièce maîtresse de l’album, KIMB, on en tombe définitivement amoureux dès les premières mesures et on se dit alors que le potentiel hautement prometteur du groupe mériterait vraiment de dépasser les frontières pour aller un peu titiller d’autres oreilles en manque de décibels.
La longue chanson titre clôturant le disque est également une réussite et, même si elle aurait aussi mérité un son un peu plus sale et poussiéreux, elle nous permet de définitivement classer ce jeune groupe dans le rayon des « En devenir » pas si nombreux que ça de l’autre coté de la Manche en ce moment.
Ainsi, si le peu de connaisseurs du premier album (que je recommande toujours plus que vivement quatre ans après sa sortie !) peuvent aux premières écoutes se sentir un peu floués par la production très propre et le lissage sonore réalisé, The Sound Ex conservent quand même toujours cette fraîcheur presque naïve si réjouissante et ce sens de la mélodie électrique puisant son énergie aux racines du rock et du blues.
Alors ne vous fiez pas à cette pochette hideuse et donnez une chance à ces gamins de venir électriser comme il se doit votre fin d’année : si l’album n’est pas parfait au final, il laisse encore une énorme marge de manœuvre à ce groupe pour le futur... qu’on leur souhaite moins mouvementé et plus prolifique que les quatre dernières années !