The Sound Ex

«Rock n’ roll is a religion and I wanna testify»
Les paroles d’introduction de la longue chanson (The Blessing) qui clôt ce premier album éponyme pourraient bien servir de carte de visite à ce groupe qui débarque en 2005 avec la ferme intention de prouver au monde entier que la Grande-Bretagne a aussi son mot à dire en matière de rock énergique et outrancier!

Il y a à peine deux ans, quatre (très) jeunes britanniques (ils ont tous aujourd’hui entre 17 et 20 ans seulement!) décident donc, à la sortie de l’école, de fonder un groupe et de se baptiser The Sound Explosion (nom «stupide et sans équivoque possible» selon leur volonté dixit leur bio!). Il est ainsi fort logique, après une série de concerts en première partie de The (International) Noise Conspiracy (avec les compliments de l’ex-Refused Dennis Lyxzen en chef… ce n’est pas rien!), de les voir sortir un premier album en 2005 mais la grosse surprise vient vraiment de la qualité et de l’unité sonore de ce disque qui place la barre très haut pour un premier effort.

Ce premier larsen de 17 secondes placé en ouverture de disque ne trompe pas : ainsi, avant même que tout ne débute, on sent déjà l’électricité planer dans l’air et le démarrage fracassant de Traveller Man ne viendra pas contredire ces premières impressions : riff démoniaque et hurlement d’accueil à la Dolf De Datsun et la machine Sound Explosion est lancée : on ne s’apercevra que 46 minutes plus tard qu’elle est quasiment impossible à arrêter.
Si Street Freak en rajoute encore une couche dans le style (quel riff encore!), les premières notes de Looking At You viennent contrebalancer l’ensemble avec quelques écarts plus bluesy qui se superposent à une rythmique toujours lourde et sans concession.

Difficile ensuite de résister à l’intro et au démarrage du couplet de l’énorme Shotgun Of Love qui n’est pas sans rappeler le tube imparable des Jet sorti l’année dernière (Are You Gonna Be My Girl ?); mais à la différence de ces derniers (auteurs d'un simple tonitruant mais d’un album carrément fade), les Sound Explosion réussissent l’exploit de maintenir la pression jusqu’au bout sans se contenter de deux ou trois singles efficaces.
Ainsi, à l’écoute de Night Train, Living In Caves ou Stone Throw, on pourrait rapprocher le style de nos quatre anglais à celui d’un autre groupe qui a sorti un premier album impeccable l’année dernière : The Blueskins; même soucis de cohérence et de dynamique rock n’ roll, même envie d’oser frôler les clichés pour mieux les exploser. Et le meilleur reste encore à venir…

La ballade-blues déchirée d’In The City ressemble à une chanson des 22-20’s transcendées par les Guns N’ Roses époque Appetite For Destruction alors qu’on jurerait entendre le regretté Bon Scott sur le refrain épidermique de l’énorme Time After Time. Frissons…
Alors certes, quelques petites secondes viennent de temps en temps ramener l’ensemble sur terre (des petites longueurs sur The Blessing ou le démarrage un peu lourdingue de Krystal par exemple) mais cela n’empêche pas ce premier album de The Sound Explosion de frôler la perfection en terme de rock n’ blues énergique.

Ah oui, dernier détail qui n’en est pas un, cet album (comme les premiers Oasis et quelques autres) est enregistré légèrement plus fort que la norme CD habituelle, histoire de bien ramoner les oreilles à la première écoute et de ne pas oublier l’essence même du rock n’ roll, qui n’a toujours en 2005 absolument rien à voir avec les mots modernité et technologie.
Ces petits jeunes ont décidément tout compris…