Chronique Album
Date de sortie : 23.03.2009
Label : Dance To The Radio
Rédigé par
Jimprofit, le 27 mars 2009
L’heure de vérité et peut-être celle de la rêverie, ainsi que l’annonçait le titre de leur EP uniquement paru au Japon en 2007, a enfin sonné pour l’une des formations les plus prometteuses de la scène britannique durant les deux années écoulées. En effet, faisant suite à une pléthore de singles tous plus inventifs et réussis les uns que les autres, le premier opus éponyme du quatuor classieux et sophistiqué de Leeds voit enfin le jour sur le toujours essentiel label Dance To The Radio sous la houlette du mentor de This Et Al, à savoir le producteur James Kenosha.
Ainsi toutes les conditions semblent réunies pour que l’univers hypnotique et riche de la formation, au foisonnement instrumental et mélodique et aux harmonies virevoltantes et symphoniques, donne sa pleine mesure et nous éblouisse. Ainsi, et bien que celles-ci soient réarrangées, nous ne passerons que rapidement sur les quatre compositions déjà connues qui figurent sur l’opus, depuis le somptueusement subtil D.I.L.E.M.M.A. jusqu’au plus rugueux, complexe à souhait et enlevé Shadow Committee. Et dès que la voix toujours aussi caractéristique et pure d’Owen Brinley se pose sur la rythmique obsessionnelle de Murderer et que la mélodie déroule ses accents nostalgiques et mélancoliques, on réalise que la magie opère toujours.
Chacun à sa manière, tous les titres nous transportent, à l’image du progressif Relentless Fours dont la seconde partie propose une apothéose électrique extatique. De même, le plus urgent et ténu Rosa Flood coule-t-il avec la plus extrême fluidité par le biais d’une mélodie limpide et immédiate. Bref, désormais, Grammatics possède de nouvelles cordes à son arc, offrant un univers musical encore plus varié et innovant, à l’instar du morceau qui clôture l’opus, Swan Song, bluette de presque six minutes, constituée de trois ou quatre mouvements enchaînés avec brio jusqu’à l’explosion finale.
Force est de constater que l’on se trouve en présence d’une formation qui satisfait finalement à tous les critères d’un authentique artiste de rock : de solides références et racines (Colour Of Fire), des qualités musicales indéniables, tant au plan de la composition que de l’instrumentalisation, des textes inspirés et un charisme rare. Sans être dithyrambique, cette première livraison éponyme s’avère tenir toutes ses promesses et ne pas décevoir les espoirs fondés dans le combo depuis quelques années.