Red Light Company

Des chansons extrêmement carrées, une rythmique rock indé qui s’articule autour d’un refrain accrocheur chanté à l’unisson, colonne vertébrale des morceaux, ponctuée ça et là de ponts sans surprise : telle semble être la recette du quintet londonien Red Light Company.

Chaque titre laisse présager un travail de composition minutieux, et musicalement, l’ensemble se tient, bien que les mélodies ne paraissent dictées d’avance, sans grande originalité. En réalité, le son de ce groupe nous replonge dans le rock des années 80, avec une voix de tète nasillarde, des guitares électriques très présentes et parfois les prémices d’un chétif solo de guitare façon Joe Satriani, qui timidement s’éclipse avant un éboulement de notes criardes de guitare.
Plusieurs titres de ce premier opus sont trop simplistes. Lorsqu’on entend Scheme Eugene, Words Of Spectacular ou The Alamo, on plonge dans l’univers impitoyable de l’addiction aux drogues, With Lights Out raconte le suicide d’une vieille connaissance, First We Land traite des amitiés déchues, le tout embringué dans un univers volontairement sombre, exacerbant à outrance le personnage désabusé que semble mettre en avant Richard Frennaux, chanteur du groupe. Est-ce de l’attirance du glauque, du mal-être qu’est née cette « Fine Fascination » ? Certainement, mais ce lyrisme cliché des mélodies sonne faux.

Après, on peut certes apprécier avec quel dynamisme et quelle rigueur la musique est orchestrée, mais la grandiloquence affichée des morceaux alourdit le tout, et à l’écoute de The Alamo, on achève la lecture de cet album avec le sentiment d’avoir assisté à une épopée de guitare heros à l’ambition répugnante…

Espérons que Red Light Company exorcise ses démons (ou change de chanteur), car se disant eux même avoir été inspiré de groupes tel Radiohead, Elbow ou encore les Red Hot Chili Peppers (?!), on est bien loin du talent escompté et à mille lieues de la fascination recherchée.