Art Brut n'a jamais voulu se prendre au sérieux. Même un nerd adolescent se prend trop aui séieux pour écrire des paroles comme celles ci. L'ambiance est celle d'un teen movie un peu lourd. Même le titre est une blague (référence à un album de
Mogwai). Alors vous savez ce qu'on dit des blagues, les plus courtes sont souvent les meilleures.
Cet album est censé être plus tendu et né de la frustration liée à leur relation (puis rupture) avec EMI. Mais cela ne suffit pas à faire un bon album, ça se saurait si les problèmes au boulot inspiraient des œuvres d'art, même brutes. Mais surtout, cette obstination à se cacher derrière l'humour, lasse terriblement.
Art Brut tourne en rond et parle donc de son boulot et du rock. Dans leur cas, les deux étant liés, cela ne permet pas vraiment d'élargir leurs perspectives. Dommage parce qu'ils sont capable d'autre chose, comme le plus sérieux et bien nommé
Mysterious Bruises.
Tout fan de musique sera touché par leur capacité à jouer avec l'histoire du rock, même si les chansons
The Passenger et
Twist and Shout n'ont rien à voir avec celles d'
Iggy Pop ou des
Beatles. Des easter eggs comme ça il y en a probablement d'autres dans l'album. La chanson
The Replacements est une ode au groupe pour lequel
Eddy Argos a eu un coup de cœur en le découvrant dans un disquaire d'occasion. On croit reconnaître les personnages qui refusent de grandir comme ceux de
Nick Hornby (l'auteur de
High Fidelity).
Ils collaborent d'ailleurs avec un héros de leur adolescence, puisqu'ils ont confié l'enregistrement à
Frank Black. Ils l'ont choisi parce qu'il est capable d'enregistrer de bons albums en une journée. Ils en ont passé douze sur celui ci. C'est le temps qu'il fallait à ses pros pour fixer onze titres électriques, bruyants et faussement négligés. Mais comme les albums de l'ex-
Pixies, ils sont, à mon avis, à réserver aux fans. Les autres auront du mal à distinguer les titres les uns des autres.