Lovvers

Dix mois après un bien peu convaincant mini-album Think qui, à l’évidence, a fait réfléchir la formation, les jusqu’à lors très peu inspirés et originaux Lovvers nous reviennent avec un premier opus de douze compositions, lequel ne comprend que des titres inédits. C’est donc le cœur chargé de l’espoir que le combo a enfin su faire peau neuve et s’affranchir des clichés d’un rock’n’roll passéiste et convenu, que nous nous lançons dans l’écoute de OCD GO GO GO GIRLS.

Ce qui frappe de prime abord, à l’instar de morceaux comme Creepy Crawl ou encore OCD GO GO GIRLS, c’est le son saturé et le parti pris nihiliste des mélodies. En effet, on évolue dans un univers proche de l’expérience musicale datant d’un bonne dizaine d’années et réalisée par The Wildhearts avec leur brillantissime Endless Nameless. Comme le démontre parfaitement Alone With A Girl, le quatuor déroule son rock agressif et électrifié dans une urgence de junkie sous acide et il en résulte une sensation de densité rare.

Même les compositions de facture plus classique, à l’image de Human Hair, dénuées de toute identité du point de vue de la composition et de l’écriture musicale, trouvent une nouvelle dimension, proche du Motown Junk des Manic Street Preachers, sublimées, à l’évidence, par une interprétation qui privilégie l’énergie et la cacophonie maîtrisée, bref, le chaos organisé. Et on atteint même des sommets dans la jouissance électrique lorsque démarre le solo du morceau qui ferme la marche, l’hystérique Wild Smiles où le chant devient à peine audible.

Evoluant dans un segment plus que saturé, Lovvers a réussi le difficile pari de se remettre en question et de renaître de ses cendres. Désormais, le combo propose un son très intéressant et personnel, qui le place parmi les formations à surveiller de très près.