Athlete

Les années passent et rien ne va plus pour les Athlete. On les avait appréciés à leurs débuts, voilà de ça six ans, avec leur très prometteur Vehicles & Animals. Dans la foulée, on les avait adorés, deux ans plus tard, avec leur magnifique Tourist, incontestablement la meilleure prouesse musicale du groupe jusqu’à maintenant. Puis tel un sportif ressentant le poid de l’âge, la mécanique s’est rouillée petit à petit. D’abord une première contre-performance matérialisée par cet insignifiant Beyond The Neighborhood, passé totalement inaperçu aux yeux et aux oreilles du public, ne laissant guère de bons souvenirs à ceux qui s’y sont risqués, et maintenant, place au dernier tour de piste avec Black Swan, dernier né des studios pour un groupe à la recherche de sa forme d’antan.

Les anglais partent en trombe avec le morceau introductif Superhuman Touch, histoire de rattraper leur retard qualitatif accumulé ces derniers temps. On se rend vite compte du tournant entrepris par les quatre anglais, leur pop épurée des débuts fait place à une écriture musicale plus fournie, inédits synthétiseurs à l’appui pour un rendu surprenant mais toutefois appréciable.
Néanmoins, mis à part ce départ mélodique canon, le groupe se fatigue rapidement, incapable de proposer d’autres titres consistants. Il faut attendre la ballade Love Come Rescue, son duo guitare acoustique / voix, tout en légèreté, pour retrouver la finesse et l’esprit du groupe dans un morceau attachant. Ou encore la chanson Magical Mistakes, ses changements de rythme, ses guitares pop, ses effets au clavier et la belle voix reconnaissable du chanteur Joel Pott, pour mettre une courte accélération sonore bien nécessaire à un album relativement amorphe.

A l’arrivée, c’est une déception donc, même si les anglais font sensiblement mieux qu’à leur dernière sortie, délivrant une pop aux accents rock dénouée de profondeur, ils paraissent en manque de souffle créatif. Loin de la fougue de leurs débuts, les athlétiques gaillards ont perdu de leur superbe, décevant à nouveau des auditeurs habitués aux exploits artistiques de jadis, ceux d'un futur grand groupe. Une remise en forme s’impose pour ces musiciens au potentiel certain qui, il faut bien l’avouer, jouent les vilains petits canards mélodiques avec ce Black Swan insipide et sauvage.