logo SOV

Athlete

Interview publiée par Fab le 26 mars 2005

Bookmark and Share
Mois après mois, Athlete s'imposent comme une des valeurs sûres de la scène pop britannique. Sorti il y a quelques semaines, Tourist, second album du quatuor, a en effet effectué une entrée fracassante en tête des ventes d'albums au Royaume-Uni quelques jours seulement après sa mise en vente. En attendant le concert parisien du groupe au Nouveau Casino la semaine prochaine, Tim et Carey étaient cette semaine à Paris pour nous parler de leur succès actuel et de leurs projets...

Qu'est ce que ça vous fait de venir à Paris pour assurer la promotion de votre nouvel album ?

Carey : Ca va bien, je suis content de venir à Paris. J'adore cette ville !

Passer votre journée à répondre à des questions ne vous ennuie pas trop ?

Carey : Non pas vraiment, être à l'étranger est quelque chose de très différent par rapport à l'Angleterre car les gens te posent des questions très différentes d'un pays à l'autre, et voyager pour faire de la promotion te permet de parler de ta musique de plusieurs façons.
Tim : Il ne faut pas oublier que c'est notre second album. Nous avons beaucoup travaillé dessus et on nous donne plus d'opportunités de le promouvoir en dehors du Royaume-Uni. Il y a toute une histoire à raconter derrière le groupe et l'enregistrement du nouveau disque, et le fait d'en être à ce second album permet de poser beaucoup plus de questions différentes. Quand tu n'as sorti qu'un EP ou un single il est beaucoup plus dur de faire des interviews.

Tourist est entré directement en tête des charts anglais il y a quelques semaines, vous vous attendiez à obtenir un tel succès ?

Carey : On ne s'y attendait pas vraiment mais on l'espérait ! La semaine précédant sa sortie les gens ont commencé à dire qu'il pourrait sûrement atteindre le top 5 mais nous avions du mal à y croire à cause des nombreuses autres sorties la même semaine. Quelques jours après nous avons appris que nous étions en tête et nous y sommes restés jusqu'au bout !
Tim : On ne pensait pas vraiment pas pouvoir atteindre cette place, mais quand nous avons vu la réaction du public et des radios lors de la sortie de Wires... deux semaines avant sa sortie dans le commerce la chanson était la plus diffusée d'Angleterre ! A ce moment là nous avons commencé à comprendre que quelque chose se passait.

Vous n'avez jamais ressenti une certaine pression avant la sortie du disque ?

Carey : Non pas vraiment. A partir du moment où tu as terminé ton disque, que le single passe à la radio et que la sortie approche, tu ne peux rien faire de plus... juste attendre et voir ce qu'il se passe. Heureusement les gens ont très bien réagi ! Les choses ont été très différentes par rapport à notre premier album pour lequel le processus a été beaucoup plus long. Au final nous avons vendu beaucoup de disques mais il nous a fallu plus de temps.

Votre nomination pour le Mercury Music Prize vous a également beaucoup aidés...

Tim : C'est quelque chose de très important pour un musicien. Quand tu es dans un groupe comme le notre, c'est le genre de récompense que tu espère pouvoir gagner un jour, c'est une vraie marque de crédibilité dans le monde de la musique. Cela t'ouvre aussi pas mal de portes, comme le fait de jouer dans dans les grands festivals comme Glastonbury, les radios diffusent tes chansons et les gens s'intéressent à toi. Nous devons beaucoup au Mercury Music Prize et à Glastonbury, ce sont les deux éléments qui nous ont permis de nous faire connaître. Beaucoup de bons groupes ont déjà été nominés, comme les Doves ou les Zutons cette année.
Carey : Le Mercury Music Prize est une compétition sans en être vraiment une car beaucoup de styles musicaux sont mélangés.Le vainqueur peut très bien être un disque de jazz comme un disque de rock ou de hip-hop, ça rend le prix vraiment très intéressant. D'une certaine façon il booste la créativité des groupes qui tentent de faire quelque chose de nouveau dans leur propre style.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire et enregistrer ce nouveau disque ?

Tim : Il nous a fallu environ six mois pour le terminer complètement car nous l'avons travaillé en plusieurs étapes. A la fin nous avons également pris environ un mois pour écrire et enregistrer trois chansons supplémentaires. Nous sommes également allés deux fois à New York durant cette période, dont environ une semaine à la fin pour le mixage.

Pourquoi avez-vous choisi de partir aux Etats-Unis plutôt que de le mixer en Angleterre ?

Carey : Nous avions déjà mixé notre premier album là-bas et c'est devenu une sorte de tradition pour nous ! C'est une ville géniale, et avant même d'avoir choisi notre producteur nous voulions retourner là-bas ! La suite a été simple car nous avons finalement décidé de travailler avec Michael Brauer qui vit à New York.

Votre son semble avoir évolué depuis la sortie de Vehicles & Animals, vos chansons paraissent maintenant plus joyeuses, plus chaudes...

Carey : Oui tout à fait ! Le premier album était plus pop, plus simple aussi, avec des mélodies classiques accompagnées par du clavier. Nos nouvelles chansons sont plus travaillées, plus complexes, tu te rends parfaitement compte de cela quand tu écoutes Half Light, Twenty Four Hours ou Tourist. Les compositions tirées de ce nouvel album sont plus enjouées, plus sentimentales... tout cela est né d'une utilisation plus importante du piano mais aussi des violons. Nous avons appris beaucoup de choses quand nous les avons mis en place, ou du moins quand nous avons travaillé avec la personne s'occupant de ces instruments.

Comment l'idée d'utiliser les violons vous est-elle venue ? Etait-ce une décision ou une chose venue naturellement ?

Carey : Un peu des deux je pense...
Tim : C'est un choix que nous avons fait sans vraiment le vouloir, c'est venu assez naturellement. Certains groupes sortent un second album qui ressemble énormément au premier alors que d'autres innovent, comme Blur, Beck ou Radiohead qui n'ont pas hésité à évoluer. Tu ne sais jamais comment le nouvel album d'un de ces groupes va sonner. Beck sort un nouvel album bientôt par exemple, et quelques semaines avant tu en es encore à te demander s'il va plutôt ressembler à Odelay ou Sea Change. Nous voulons nous inscrire sur la durée, sortir plusieurs albums, mais pour y arriver nous devons réussir à nous renouveler et à garder un son original.
Carey : Il faut simplement réussir à créer de nouvelles choses.
Tim : C'est tout à fait ça, tu as besoin de relancer ta créativité constamment. Si tu prends l'exemple de You Got The Style, qui est un morceau simple avec un refrain très efficace, nous pourrions refaire le même genre de chanson mais nous préférons essayer de nouvelles idées.
Carey : Après seulement deux semaines d'enregistrement, nous avons compris que nous ne pouvions pas refaire la même musique que sur Vehicles & Animals. Nous pouvions reprendre des bouts d'idées, mais pas copier totalement certains titres. De ce point de vue, nous avons fait un excellent travail sur Wires, c'est une chanson très triste mais aussi très honnête, probablement notre titre le plus abouti. Pour que nous puissions être satisfaits de notre disque, nous avions besoin de démarrer à partir de nouvelles idées.

Vous citez Blur mais ils n'ont vraiment commencé à évoluer qu'à partir de leur troisième album, vous ne perdez vraiment pas de temps !

Carey : C'est vrai, des gens nous ont même dit que nous avions fait notre troisième album à la place du second ! Pour toutes les chansons que nous avons écrites nous avons décidé de suivre nos idées et de faire selon notre inspiration. Nous avons essayé beaucoup de nouvelles idées et le résultat pouvait être très bon ou simplement catastrophique ! Finalement nous avons pris beaucoup de plaisir et les choses se sont très bien passées.

Est-ce que vous avez déjà pensé à la façon dont vous aller jouer ces nouvelles chansons sur scène ? Vous pensez utiliser des samples ou simplement avoir des musiciens supplémentaires ?

Tim : On a déjà fait quelques essais lors de notre récente tournée anglaise. Pour les derniers concerts nous étions accompagné d'un quatuor à cordes et c'était vraiment très bien. Nous allons aussi faire une tournée des grandes salles au Royaume-Uni durant avril et nous réfléchissons à la meilleure solution. Nous pouvons continuer à jouer avec des musiciens supplémentaires ou utiliser les moyens technologiques mis à notre disposition, mais nous ne voulons pas que nos chansons deviennent moins réussies en concert à cause de cela. Les instruments à cordes font partie de ces nouvelles chansons et nous ne pouvons pas simplement les supprimer lorsque nous sommes sur scène.
Carey : Nous prendrons notre décision d'ici la tournée. Avec tout le matériel dont dispose Tim, il est possible que nous utilisions simplement des samples de ces instruments.
Tim : Comme nous allons aussi partir en tournée en Europe et aux Etats-Unis, nous devons aussi faire un choix cohérent pour les mois à venir.

De la même façon vous êtes accompagnés par une chorale féminine sur If I Found Out...

Carey : Je pense que nous seront forcés d'utiliser des samples, si nous décidons de jouer la chanson bien entendu. Pour les grandes salles nous pourront également utiliser un projecteur sur le fond de la scène pour améliorer le coté visuel.

Mais comment vous-est donc venue cette idée de chœurs ?

Carey : Steve a eu cette idée, ou plutôt il a écrit les paroles lui-même et mis au point le concept. Ce n'était vraiment pas simple d'écrire cette chanson, il y a des changements de rythme et de mélodie, puis tu as un refrain très accrocheur. Nous avons commencé par travailler certains passages, notamment la fin, puis quelques idées sont venues et Steve a ajouté ses paroles.
Tim : Ce n'était vraiment pas simple de réussir à faire coller la musique avec les paroles mais nous avons pris beaucoup de plaisir à mettre au point ce titre. La recherche d'une harmonie avec les arrangements est ce qui a pris le plus de temps.
Carey : C'est certainement la chanson qui nous a demandé le plus de travail. Elle n'était pas prête quand notre producteur est venu et il nous a encouragé à pousser plus loin nos idées, à expérimenter des choses. Il a vraiment fait du bon travail !

La pochette que vous avez choisie pour Tourist représente une machine assez étrange. Qui l'a créée ?

Tim : Nous étions à la recherche d'une idée pour l'artwork et Steve lisait à ce moment là un magazine dans lequel il y avait la photographie d'une sculpture qui lui plaisait beaucoup. Elle représentait un objet fait par un artiste un peu bizarre qui fabrique des objets en regroupant des pièces sans aucun rapport. Nous avons vu d'autres sculptures et nous avons beaucoup aimé ce style « pop », c'est là que nous nous sommes dit que cela pourrait bien coller pour la pochette de Tourist. Nous avons alors parlé de l'album à cette personne, des paroles de nos chansons...
Carey : Nous avons insisté le fait que Tourist se rapporte au fait de voyager, de voir de nouvelles choses. Le résultat final est très réussi.

La semaine prochaine vous revenez à Paris pour jouer au Nouveau Casino, quel souvenir gardez-vous de votre passage au Café de la Danse il y a deux ans ?

Tim : Je m'en souviens très bien ! Les éclairages étaient superbes et la salle était très bien. Après le concert nous étions allés dans un bar où nous avions bu du vin rouge jusqu'à très tard dans la nuit. C'est une salle un peu particulière avec les gradins au fond de la fosse, et tous les gens étaient restés assis durant notre concert.
Carey : Jouer dans une petite salle comme celle-là reste un bon souvenir, c'est très différent des salles anglaises auxquelles nous sommes habitués maintenant. J'espère que le Nouveau Casino sera aussi bien.

Vous aviez aussi fait la première partie de Travis à l'Olympia quelques mois plus tard...

Carey : J'adore ce lieu ! C'est une salle assez ancienne et mythique, un des lieux à Paris où il faut avoir joué au moins une fois.
Tim : C'était vraiment bien d'avoir fait les premières parties de Travis, beaucoup de gens qui ne nous connaissaient pas nous avaient découverts à de cette façon.
Carey : L'an prochain ce sera notre tour d'y jouer en tête d'affiche !

Pour terminer voici le questionnaire Sound Of Violence, quels sont vos ... préférés ?


Groupe

Tim : Mon album préféré de ces derniers mois est celui de The Postal Service.
Carey : Je vais dire quelque chose de classique mais mon groupe préféré est Radiohead, j'adore OK Computer et Kid A. Récemment j'ai aussi acheté l'album solo de Regina Spektor, sa voix est très particulière et j'aime aussi sa personnalité. Elle arrive à se faire remarquer un peu comme le fait Karen O.

Chanson

Tim : Cette question est horrible, on te le pose souvent et tu ne sais jamais quoi répondre !
Carey : Il faudrait y réfléchir des heures avant qu'on te la pose et décider de la réponse pour les interviews.
Tim : Je ne me souviens jamais des titres de chansons, je ne retiens que les numéros des pistes sur le CD ! Je vais choisir la chanson 5 sur Kid A.
Carey : Ca change tout le temps ! Je vais dire Summer Madness de Kool & The Gang. Je l'ai réécoutée l'autre jour et je l'adore, le son des claviers est fantastique.

Film

Carey : Eternal Sunshine Of The Spotless Mind, j'aime beaucoup les films de Michel Gondry.
Tim : La Vie Est Belle de Frank Capra, avec les larmes aux yeux pour la fin du film !

Lieu pour donner un concert

Tim : Glasgow !
Carey : La Brixton Academy où nous avons joué il n'y a pas très longtemps! Tu joues devant 5000 personne, c'est vraiment spécial avec tous ces gens qui chantent tes chansons.
Tim : En fait mon meilleur concert sera en juin car nous avons appris il y a deux jours que nous feront la première partie de U2 à Manchester et à Londres devant 70000 personnes ! J'en suis même déjà nerveux.
Carey : J'irais discuter avec Bono et avec The Edge... même si je ne crois pas que j'oserais l'appeler comme ça. Ca me rend anxieux, je le respecte trop !

Equipe de football

Carey : Liverpool
Tim : Everton

Une dernière petite question : Blur ou Oasis ?

En chœur : « Blur bien entendu ! »