Idlewild

La formation vieillissante écossaise n’a, à l’évidence, jamais porté aussi bien son nom, oscillant, depuis quelques années, entre la relative mollesse et oisiveté d’un opus comme Warnings/Promises et l’énergie débordante, voire la furie de leur album précédent, en l’occurrence le brillant Make Another World. Tentons, au travers d’un Post Electric Blues au titre un tantinet alarmant de vérifier de quel côté de la balance l’inspiration du moment du combo penche.

Dès l’introduction Younger Than America et ses influences américaines indubitables, associées à des relents des Stereophonics des débuts, le ton est donné. Une coloration musicale qui nous fait rapidement sombrer dans l’ennui de par la monotonie des mélodies, à l’instar de Readers And Writers ou encore de Take Me Back To The Islands, ainsi que de par la prévisibilité des refrains, à l’image d’un All Over The Town, véritable resucée ratée des titres qui firent la renommée du quintette.
Bref, bien peu de compositions parviennent à sauver l’album du naufrage le plus complet. En guise de frêle radeau de la méduse, nous retiendrons l’enlevé et virevoltant Dreams Of Nothing qui s’inscrit dans un esprit résolument rock, même s’il lorgne parfois un peu trop du côté d’un corporate rock à la Midnight Oil. Autre mention spéciale, mais du bout des lèvres cette fois-ci, pour un No Wiser plutôt intéressant et frais, qui clôture un Post Electric Blues qui finit par nous donner littéralement le cafard.

En résumé, on est autant déçu par la nouvelle livraison du groupe que l’on avait pu être enthousiasmés par la renaissance de celui-ci il y a deux ans et demi. Il semblerait qu’Idlewild soit à nouveau en proie à ses démons bluesy et pop, s’éloignant irrémédiablement de ses racines punk.