Johnny Foreigner

Un an après un succès d’estime lors de la parution de leur premier opus, le combo expérimental et noisy de Johnny Foreigner nous revient avec quinze nouvelles compositions, toutes empreintes de la touche résolument british du groupe. En effet, depuis le double chant très émouvant et subtil, jusqu’aux sonorités électriques très profondes et enveloppées, tout concourt à conférer à la formation une véritable identité musicale.

Faisant résolument référence au rock d’outre-Atlantique qu’incarne depuis des lustres Dinosaur Jr., Johnny Foreigner ne se borne pas à en être une simple imitation. Par le biais de morceaux courts mais furieusement efficaces, à l’instar de l’introduction Choose Yr Side And Shut Up ou encore de l’obsessionnel Feels Like Sumer, on est convié à un déluge sonore qui frôle le chaos sans jamais y sombrer. Nous est proposée une atmosphère étouffante et ténue où les harmonies virevoltent et foisonnent avec une rare inventivité, à l’image du délirant Ghost The Festivals et du plus intimiste Every Cloakroom Ever.
Sans jamais verser dans le mauvais goût, Johnny Foreigner se laisse parfois aller à des mélodies progressives plus sophistiquées et structurées, comme l’instrumental More Tongue, Less Heart ou encore le groovy et presque jovial I Woke Up On A Beach In Aberystwyth, deux compositions jubilatoires qui tranchent avec le répertoire habituel. Le combo s’aventure même dans le registre plus pop d’un The Wombats avec Dark Harbourzz et ses accents explosifs.

Sans aucun point faible ni titre médiocre, le second album de Johnny Foreigner nous permet d’apprécier un groupe très complet et original qui se donne toutefois les moyens de rendre très accessible son univers riche et volontairement brouillon.