LoneLady

Quelques semaines après un single plutôt décevant, LoneLady nous revient avec un premier album personnel dans le fond mais encore trop distant dans la forme.

Au cœur de l’album : Manchester. Julie Campbell y a vécu, grandit et construit un studio où elle a enregistré, en l’espace de quatre semaines, ce Nerve Up. Bâti autour de souvenirs de la ville, de sa vie, de son quotidien, il dévoile une beauté fragile et agitée. Le son est dénudé, le chant froid, s’inspirant des vieilles formations new wave et post-punk que l’anglaise admire.
Empruntant ses guitares à des groupes comme The Sunshine Underground et autres Good Shoes, les titres dynamiques que sont Early The Haste Comes et Cattletears perdent de leur saveur quand vient le chant de la jeune artiste, pas toujours à la hauteur des arrangements. Un grain de folie aurait permis de porter la pop britannique à un niveau supérieur.

Quelques éclairs de passage illuminent l’ensemble, comme la sexy Army ou encore la passionnante chanson-titre où un R’n’B minimaliste s’accouple avec une cold wave imperturbable et une rythmique venue tout droit d’un vieux Duran Duran. Jouant ici davantage avec sa voix, LoneLady brise la glace et offre un souffle d’air frais à l’album.
Mais les titres les plus intéressants sont aussi les plus ambitieux, comme le démontrent Marble et le PJ Harvey-like Fear No More. Car il faudra tout de même attendre les deux dernières minutes de l’album pour avoir, à l’image des récentes grandes figures Brother Sport (Merriweather Post Pavilion, Animal Collective) et The Great Estates (Weathervanes, Freelance Whales), l’opportunité d’entendre son meilleur passage. Un indice quant à l'orientation de son prochain album ?

On attendait beaucoup du premier disque d’une LoneLady qui se déclare grande fervente des debut albums, mais on se retrouve avec un Nerve Up réussi mais pas encore à la hauteur de Pink Flag, Come Away with ESG, First Issue et Suicide (premiers albums respectifs de Wire, ESG, Public Image Ltd. et Suicide). Espérons donc que Julie Campbell se rattrape dans quelques années en réalisant un second album aussi mémorable que des Closer, Seventeen Seconds, Dragnet et autre Suicide (seconds efforts de Joy Division, The Cure, The Fall et Suicide) !