Goldheart Assembly

Le nom de ce groupe ne vous dira sûrement rien, mais il mérite bien qu’on y jette un petit coup d’œil. Avant même de sortir son premier album, Goldheart Assembly a déjà éclusé les plus grands festivals anglais, et attiré l’attention du fameux NME. Les six londoniens ne démentiront pas leur talent avec cette pépite intitulée Wolves And Thieves.

L’album est un subtil mélange entre rock et ballades, entre l’émotion et l’énergie. Pour commencer, King Of Rome est un véritable tube en puissance. Très bien arrangé, il ouvre parfaitement l’album. Pour autant, le groupe ne cherche pas à enchaîner les hits non plus. Son gros point fort est la facilité avec laquelle il enchaîne la mélodie la plus douce avec un passage de rock électrique. Mais on reste quand même bien plus dans la ballade, dans le folk que dans du rock pur et dur. Et pour cause, le groupe semble avoir un certain don pour la mélodie qui paraît tout naturel. Et pourtant cela cache bien une certaine recherche musicale. Et des harmonies plutôt bien foutues surtout, car les chœurs sont magnifiques.
Tous les morceaux tiennent sacrément bien la route. Prenez Anvil par exemple. Une chanson envoûtante. Elle commence comme une berceuse pour laisser place à la guitare électrique et au crescendo de la batterie et s’achever sur des chœurs. Le tout, cependant, est d’une grande simplicité, ou du moins c’est l’impression que l’on a. Vient ensuite The Last Decade, une chanson pleine de tendresse et portée par une voix à la fois douce et puissante. Jesus Wheel se démarque, créant une atmosphère pesante, presque oppressante, qui peut perturber mais qui en fait vraiment un titre à part. Autre originalité : la fin un peu déjantée et presque effrayante de Reminder rappelle celle de A Day In The Life des Beatles, même si la référence n’est pas forcément volontaire.

On s’attardera aussi sur So long St. Christopher, un single très bien choisi et dont on ne se lasse pas. Le refrain vous rentre immédiatement dans la tête. Ensuite, le chant se transforme en hurlement pour en revenir enfin à un rythme beaucoup plus lent. Les paroles, quant à elles, sont attendrissantes, ne serait-ce que l’obsédant « I'd like to believe you but I can't so I'll leave you on your own ». Et comme si cela ne suffisait pas, les voix se répondent les unes les autres comme pour faire pleurer un peu plus dans les chaumières. Mais non, ce n’est pas fini. La petite merveille cachée de l’album s’intitule Hope Hung High. Le rythme au ukulélé se veut très entraînant, la voix absolument parfaite. Les harmonies et la mélodie rappellent franchement les sixties, en particulier les Doors.
A l'évidence, le groupe se nourrit de nombreuses influences. Même si nos six anglais n’apprécient que peu la comparaison, leur musique se rapproche quand même franchement de celle des Fleet Foxes, mais en plus rock, pour notre plus grand plaisir. Les harmonies ne sont pas sans rappeler Simon And Garfunkel, ce qui n’est pas non plus pour déplaire, et l’ensemble possède toujours un petit goût rétro, comme un petit air de déjà entendu. A contrario, amusez-vous à retrouver l’influence des Smiths, que tous les membres du groupe disent pourtant adorer...

Au final, voilà un album comme on aimerait en écouter davantage. Certaines chansons résonnent même comme des hymnes et feraient sûrement une sacrée bande originale de film, pour toutes les émotions qu’elles suscitent et tous les souvenirs qu’elles évoquent. Alors oui, il n’y a là rien de révolutionnaire, ça sent la resucée par moments mais bon sang, voilà un bon, un très bon groupe.