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Goldheart Assembly

Long Distance Song Effects

Goldheart Assembly - Long Distance Song Effects
Chronique Album
Date de sortie : 01.07.2013
Label : New Music Club
4
Rédigé par Julien Soullière, le 11 juillet 2013
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Leur nom ne nous était pas inconnu, il n’empêche, on aurait été bien incapable de citer quoique ce soit qui puisse caractériser Goldheart Assembly jusqu’à ce que la magie Internet opère. Des résultats d’une simple requête refont alors surface King Of Rome, suivi de près par Wolves And Thieves, et le souvenir de moments passés à écouter les compositions subtilement troussées par ces six chevelus originaires de Londres, finalement réduits à cinq quelques mois seulement après la sortie de leur premier opus. Toujours en vie, le quintet a néanmoins continué son bonhomme de chemin, évoluant sur ses terres à la lumière d’une estime dont il n’a malheureusement pas bénéficié dans nos contrées. Mais voilà qu’arrive Long Distance Song Effects, et il pourrait bien chasser les ombres de l’anonymat.

Dans la droite lignée de Wolves And Thieves, ce second opus des plus enthousiasmants est un objet hors de son temps, drapé d’un voile couleur sépia propre à lui conférer le grain et l’aura d’un disque enregistré à la fin des années 60s. Foncièrement rock, mais emprunt d’une perpétuelle délicatesse (comment ne pas penser à Band Of Horses ?), Long Distance Song Effects puise également son inspiration dans la musique folk américaine, se gardant toutefois de s’en abreuver autant que les faits d’armes signés Fleet Foxes, un groupe qui, par ailleurs, partage avec Goldheart Assembly un goût prononcé pour les ballades et les harmonies vocales.

Mais plus qu’un aimant à comparaisons, Long Distance Song Effects est surtout la résultante d’un paradoxe beau comme la vie, car bien qu’éminemment triste, il n’en réussit pas moins à nous faire un bien fou à l’âme, alors même qu’on nous inflige des titres du calibre de Sad Sad Stage, Behind The Lonely Sun, ou encore Stephanie and The Ferris Wheels, soit autant de crève-cœurs savamment orchestrés, et que n’aurait sûrement pas reniés un certain John Lennon.
Plus ou moins complexes dans leurs instrumentations (la délicate Harvest In The Snow parait bien maigrelette face à l’ample et caverneuse Billy In The Lowground), parfois plus enjouées (Into Desperate Arms, Transit, The Idiot), nombre des onze titres qui composent Long Distance Song Effects sont en tout cas unis par la même puissance mélodique, de quoi pousser l’auditeur à vouloir réécouter l’album encore et encore pour que s’imprègnent jusqu’à dans ses tripes des morceaux déconcertants de malice. Et parce qu’il est sein de noircir quelque peu les tableaux que l’on décrit, on dira simplement que la plage d’ouverture, inintéressante au possible, et le titre de clôture, trop long d'au moins trois minutes, auraient sans doute pu trouver place ailleurs.

Jamais misérabiliste, Long Distance Song Effects a donc tous les arguments pour plaire, et c’est peu dire qu’il accompagnera parfaitement le spleen de celui ou celle qui, à la fin d’une belle journée d’été, aura le cœur serré de savoir que le jour s’achève déjà, mais n’en oubliera pas que le soleil a déjà prévu de revenir le lendemain.
tracklisting
    01. Long Distance Song Effects
  • 02. Billy In the Lowground
  • 03. Harvest In the Snow
  • 04. Transit
  • 05. Stephanie and the Ferris Wheel
  • 06. Linnaeus
  • 07. Sad Sad Stage
  • 08. The Idiot
  • 09. Into Desperate Arms
  • 10. Behind This Lonely Sun
  • 11. Bird On a Chain
titres conseillés
    Stephanie And The Ferris Wheel, Sad Sad Stage, Into Desperate Arms
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