Help She Can't Swim

A défaut de couronne olympique en brasse ou nage libre, Help She Can’t Swim pourrait très bien décrocher une médaille dans la catégorie du « je cris plus haut, plus vite et plus fort que mes petits voisins». A ce petit jeu là les anglais n’auront pas non plus besoin d’un David Hasselhoff ou d’une Pamela Anderson pour leur venir en aide. Ils y arrivent très bien tout seuls, maîtrisant à la perfection l’art de faire de leur premier album un joyeux bordel intelligemment organisé.

Le style est loin d’être du plus original qu’il soit, mais au-delà du côté fashion / arty / dance punk très à la mode en ce moment, les Help She Can’t Swim parviennent à se créer leur propre son, affirmant leur identité, sans doute grâce à ce duo mixte de chanteurs qui leur donne cette petite touche en plus qui fait la différence. Thomas James possède un chant-parlé ultra rapide, incapable de terminer une strophe sans crier tandis que son acolyte féminine Leesey Francis, à la voix presque sexuelle (au sens propre comme au figuré) nous montre qu’elle ne sait pas que hurler à s’égosiller les poumons (Apples, My Own Private Disco).

Fashionista Super Dance Troupe, qui vraiment porte bien son nom, sonne comme un condensé d’énergie et d’élégance. Un véritable feu d’artifice de cacophonie décliné en 11 titres, et moins de 25 minutes au total ! Pas de place aux fioritures, ces gamins là sont pressés et n’ont sûrement pas une minute à perdre (d’ailleurs cet album arrive moins de 10 mois après le premier concert du groupe !). Dopés aux amphétamines et débordants d’initiatives, Help She Can’t Swim se plaisent à partir dans tous les sens, sans jamais tourner en rond et tout en sachant très bien où ils vont, un peu comme un échange entre ses deux leaders, qui aiment autant à se hurler dessus qu’à crier dans le même sens (Sensitive Youth ou Fermez La Bouche en sont de parfaites illustrations), dans une harmonie particulièrement jouissive sur fond de guitares noisy parfois alimentées de claviers.

Pas question alors de bouder notre plaisir devant ces petits cousins britanniques des Pretty Girls Make Graves et autres riot grrrrls bands - l’insouciance de la jeunesse et la mixité en plus - qui nous offrent un élan post punk orgasmique aux rythmes presque dansants (My Own Private Disco). Et après une telle déferlante de titres rageurs aux paroles tout aussi intéressantes que drôles (Are You Feeling Fashionable ?), qu’ils finissent leur premier album sur leur morceau le plus long (un peu plus de … 3 minutes) et « calme » pourrait presque apparaître comme un clin d’œil en un avenir que d’ores et déjà on imagine en bleu et rose. Parce « Girls Like Pink, Boys Like Blue ».