NYPC

Il aura fallu trois ans à New Young Pony Club pour sortir son premier album et trois de plus pour sortir son second. Malgré les années qui passent, le groupe est immunisé contre les attaques du temps, il est tranquillement coincé entre deux époques : le début des années 80s où les New Yorkais découvraient l’après punk (Gang Of Four) et le disco (les affres du Studio 54, Madonna, Blondie...) et le début des années 2000s où le monde redécouvrait la musique du New York dansant (The Rapture, Fischerspooner).

Ce disque est la suite de son prédécesseur, les allergiques n’y pourront toujours rien à moins que leur goûts n’aient évolué (ce qui en trois années ne serait pas un luxe), les fans s’y retrouveront tout comme les curieux. Dans les grandes lignes, nous retrouvons la même envie de faire danser, la voix nonchalante de Tahita Bulmer et les rythmes electro rock qui font la signature sonore du groupe. Mais le diable se cache dans les détails et ce groupe aime jouer avec le feu. Une écoute attentive et bienveillante révélera donc un tempo plus maîtrisé pour une danse plus tranquille et une présence plus marquée de la guitare et de la basse. Cette dernière désormais tenu par Lee Godwin (ex-We Smoke Fags) se fait très ronde et porte souvent une partie de la mélodie en plus du rythme. Sa présence forte donne un aspect plus magistral et plus profond à leur musique.

Des morceaux comme Stone et Before The Light gagnent beaucoup de cette basse qui tient le tempo de la chanson, plus lent, et canalise l’énergie des compositions. Il y a du Peter Hook et du New Order dans ces lignes de basse et du Ladytron dans cette musique intimiste et distante à la fois. C’est dans la dimension la plus touchante de sa musique qu’on retrouve une touche britannique de ce groupe comme la Grande-Bretagne en fait si peu.

Pour finir, jetez donc une oreille à Architect Of love qui clôt l’album. Une chanson toute en progression dans laquelle le groupe utilise tous ses gimmicks rythmiques, mélodiques et vocales. Probablement une petite bombe pour finir les concerts, ce qui permet au passage de rappeler que ce groupe s’apprécie aussi sur scène.