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Noblesse Oblige - Malady
Chronique Album
Date de sortie : 31.05.2010
Label : RepoRecords
25
Rédigé par Thibaud, le 31 mai 2010
Étrange disque que ce Malady, nouvel album de Noblesse Oblige, duo composé de Sebastian Lee Philipp et Valerie Renay. Déjà, il faut souligner que, pour une fois, on trouve ici un groupe qui se catégorise vraiment dans ce qu’il fait sur Myspace, et non pas dans des catégories étranges juste pour surprendre et paraître différent. Noblesse Oblige jouent une musique gothique new wave influencée par des sonorités tropicales, un mélange déroutant au premier abord mais donnant une pop plutôt bien ficelée lorsque le groupe ne part pas trop dans des titres poussifs ou d’un psychédélisme ennuyant. Un mélange de genres qui peut donc être agréable, s’il est bien employé.

Qu'en est-il de ce son si particulier sur un album de trois quarts d’heure ? La question est cruciale, puisque après la découverte de ce son si surprenant, on attend de Noblesse Oblige qu’ils nous maintiennent en haleine, nous emportent littéralement dans leur univers entre froideur et chaleur... Un pari réussi sur certains points au final, même si l’on en sort plus fatigué qu’émerveillé.

Au départ, écouter Noblesse Oblige, c’est presque comme écouter Siouxsie And The Banshees sur une plage des Caraïbes. Dès l’introduction, on est plongé dans ce décor tropical entouré de la voix chaude et mystique de Valerie Renay, nous rappelant les quelques bons moments du projet Nouvelle Vague. Mais c’est vraiment avec The Great Electrifier et sur une poignée de morceaux que Noblesse Oblige étonnent, et peut-être même impressionnent (relativement tout de même) avec ce son à la fois brutal, presque tribal, recouvert d’un voile de beauté typiquement cold wave, entre Joy Division et Bauhaus. A ce propos, mention spéciale à la voix masculine de cet album, qui, si sur quelques titres n’est pas tout à fait au point (Zanzibar, clairement le gros point faible de l’album), est d’une saveur toute particulière sur Tropical Fever, l’une des chansons les plus intéressantes de l’album avec The Great Electrifier et Beck And Call, lequel pourrait faire office de tube surpuissant avec son refrain aux accents vaudou.

Là où Noblesse Oblige déçoivent, c’est sur la longueur. Car oui, c’est ici une longue Malady à laquelle on assiste, avec des passages parfois pénibles (Cracks On The Wall) voire totalement rebutants comme Zanzibar, titre raté sur de nombreux points, mais surtout au niveau du chant, qui ici frôle dangereusement avec le ridicule. Avec un son aussi spécial, il est vrai que le groupe joue sur une frontière assez étroite, entre inventivité et ridicule. C’est bien là où Noblesse Oblige se sont perdus sur cet album, laissant au final une impression mitigée. Si l’on assiste à de grands moments, on côtoie souvent les titres qui semblent être du remplissage, des moments où l’inspiration semble s’être évaporée pour laisser place à de longs titres sans queue ni tête, faussement révolutionnaire (le final May They Come With Spears And Knives en est le parfait exemple).

Quelques bons moments donc, mais un disque qui sur le long terme reste malheureusement passable.
tracklisting
    01. Morning Docks
  • 02. The Great Electrifier
  • 03. Beck And Call
  • 04. Equinox
  • 05. Moonchild
  • 06. Tropical Fever
  • 07. Lady With The Kazoo
  • 08. Cracks On The Wall
  • 09. When Thunder Breaks Up Under
  • 10. Zanzibar
  • 11. Sambo
  • 12. May They Come With Spears And Knives
titres conseillés
    The Great Electrifier, Beck And Call, Tropical Fever
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