Noblesse Oblige

Noblesse Oblige In Exile à Berlin. Cette ville est aujourd'hui hôte de tout ce que la planète compte de clochards célestes, artistes talentueux ou non, territoire de libertés rare dans notre monde occidental parfois très lisse. L'un est allemand et musicien, l'autre est française et « performeuse », ce n'est donc pas surprenant d'y retrouver le duo (ex-)londonien adepte d'expériences en tout genre et imprégné de cette culture sombre, gothique et érotisante des 80s dont le sang parcours les veines de la ville allemande.

Malgré la volonté de s'ouvrir à de multiples influences rock, électroniques, percussions pseudo orientales (Monkey Business) ou sons parfois inutilement clichés (l'introduction de Partners In Crime), In Exile pèche par un profond manque de consistance. Pendant tout le disque, on est à la recherche d'une vrai chanson, qui va nous accrocher, nous prendre ou nous émouvoir. Mais, la musique glisse, sans percuter avec ses voix lointaines (Jalouse), ses « wouwou » et ses non paroles amorphes en trois langues. Nous venons à nous demander si le but n'a pas été de composer une musique d'illustration sonore car les chansons font apparaître beaucoup de vides, difficilement comblés par les chœurs peu inspirés de la chanteuse (4 AM). Ajoutons-y, une production vieillotte (claviers, loops rythmiques) et In Exile sonne même franchement ringard (Hit The Bongo, Partners In Crime).

Soyons honnêtes, In Exile n'était pas le disque le plus facile à chroniquer, il est creux, parfois irritant et d'un goût douteux. Et malgré la sympathie que nous avons pour Noblesse Oblige et leur parcours inhabituel et périlleux, ce disque manque profondément d'âme et surtout de bonnes chansons. Quel était l'intérêt de se perdre dans cette volonté d'ouverture musicale surfaite vers des horizons aussi arides de bonnes idées ? Attention, à ce rythme la prochaine étape sera Saint-Hélène.