Clinic

Oubliez Internal Wrangler. Oubliez Walking With Thee. Oubliez Winchester Cathedral. Oubliez Visitations. Oubliez Do It!. Bubblegum est le véritable second album de Clinic... mais peut-être aussi le moins intéressant.

Après dix années à recréer inlassablement le même album, la bande à Ade Blackburn se tourne à présent vers le futur, créant là une œuvre éloignée de ses précédents efforts, certes réussis, mais tous identiques ou presque. Bien que n'étant pas un album de heavy metal à la flûte traversière ou de mariachi joué uniquement en fa majeur, Bubblegum est toutefois un renouvellement heureux dans la carrière de Clinic.
Mais, alors que l''on aurait aimé les voir enrichir leur son, élargir leurs influences et aller là où on ne les attend pas, Clinic au contraire se concentrent sur ce qui a toujours été l'élément majeur du groupe mais en l'imposant cette fois tout au long d'un album : la voix de Ade Blackburn.

La pop du quatuor de Liverpool se veut donc moins riche qu'à l'accoutumée puisque focalisée ici uniquement sur des bases acoustiques afin de mettre en avant le chant, nasal et retenu, et créer un album homogène à défaut d'être passionnant. L'univers pourtant vaste de Clinic est alors restreint, la voix marmonnée de Ade ne s'envolant malheureusement pas vers des terres qui lui sont vierges.
Seule Lion Tamer se différencie des autres compositions bien que restant sur un terrain connu, un rock crade que l'on retrouve sur les précédents efforts de la formation. Evelyn accélère le rythme tout en demeurant plus posée que Lion Tamer, tandis que l'interlude Radiostory et l'instrumental Un Astronauta En Cielo ne font pas assez d'étincelles pour apporter de la diversité à un album trop redondant.

Pourtant produit par le génial John Congleton - qui a travaillé avec Bono, Antony And The Johnsons, Vessels et nombre de groupes indie américains et canadiens, mais est aussi chanteur des trop méconnus de ce côté-ci de l'Atlantique the pAper chAse -, ce septième album n'est pas le virage tant attendu du groupe de Liverpool.
Il est une courbe bienvenue mais hélas pas assez appuyée pour parler de révolution ni même de renouveau dans la musique étroite de Clinic, qui nous laisse à penser qu'ils ont peut-être été sur Do It! à l'apogée de leurs capacités et qu'ils ne savent à présent plus vraiment où aller...