Robots In Disguise

Profitons du calme relatif de début d’année pour nous pencher sur ce Get Rid!, nouveau méfait des excitées notoires de Robots In Disguise qui, 3 ans après un Mix Up Words And Sounds qui avait fait remuer plus d’un fan d’électro-punk, reviennent en 2004 avec la ferme intention de coiffer sur le poteau tous les prétendants à la pochette la plus laide de l’année!

Ca commence assez fort avec un Girl sur-vitaminé : Guitares grasses sur boîte à rythme rapide, ce morceau donne irrésistiblement envie de se trémousser même si les sonorités bordéliques orchestrées par Sue Denim et Dee Plume apparaissent plutôt datées ; car non, l’électro-rock pratiqué par les Robots In Disguise ne se démarque pas vraiment du lot par son originalité sonore, c’est le moins que l’on puisse dire… et on se demande encore comment certains effets (comme la voix DJ mixée avec écho sur la faible She’s A Colour Scientist et le (pourtant !) efficace single «dance» The DJ’s Got A Gun) sont arrivés à se frayer un chemin de la poubelle de la mauvaise house des années 80 à ce jour…

Mais là où les deux «leadeuses» de Robots In Disguise (et surtout leur producteur Chris Corner (Sneaker Pimps, I Am X) grand gourou/coordinateur de l’ensemble) font mouche c’est qu’en assumant à 200% les effets ridicules, les voix stridentes et les solos à deux balles (celui de Hot Gossip est un modèle du genre!), elles arrivent au final à insuffler beaucoup plus d’esprit rock à ce Get Rid ! que bon nombres d’albums classés en tant que tels mais ne méritant pas vraiment l’appellation contrôlée.
Mieux, quelques morceaux disco-punk comme Hot Gossip justement ou le tourbillonnant Turn It Up s’avèrent de franches réussites comme si l’esprit des Buzzcocks (influence revendiquée puisqu'elles se sont rencontrées à un de leurs concerts!) se retrouvait transpirant sur les pistes de danses.

Même You Really Got Me, la reprise des Kinks qui aurait pu tourner au sacrifice «Van Halennien» (qui consiste, je le rappelle, à sur-jouer honteusement un morceau mythique et tout ça au premier degré!), s’avère au final plutôt sympathique et entraînante justement grâce à son esprit libertaire et déconnant.
Mais s’il fallait ne retenir qu’une seule et unique chanson de ce Get Rid!, la géniale Voodoo ferait incontestablement l’affaire : délaissant un peu la formule disco-rock certes efficace mais un peu répétitive, ce morceau suintant le sexe et la magie noire se révèle franchement hypnotique et euphorisant.
L’album se termine un peu mollement avec Mirror Mirror (en «roue libre») et la plutôt réussie La Nuit, chantée entièrement en français qui devrait faire grand plaisir à tous les nightclubbers français.

Album sympathique donc pour les Robots In Disguise qui conservent leur statut d’extra-terrestres dans le domaine de l’électro-rock mais en commençant quand même à donner quelques signes d’essoufflements dans une formule certes «magique» pour les dance-floors mais qui peinera certainement à passionner encore autant à longueur d’albums pourtant pas très longs (31 minutes seulement pour celui-ci !)..