Pour corriger une dissertation ou jauger une composition, il est coutume de dire que sa qualité et son essence réside dans son introduction et sa conclusion. L’introduction permet de juger la ligne de conduite, tandis que la conclusion permet de voir si les promesses du début ont bien été tenues. Le chemin parcouru n’en devient alors que secondaire, voire anecdotique.
Ainsi, dans le cadre de la onzième édition du festival des Femmes S’en Mêlent, entre les deux groupes montréalais de Lesbians On Ecstasy et Duchess Says se produisait sur la scène du Trabendo le duo anglais de Robots In Disguise. Comme une parfaite composition, le concert des anglaises a été pesé et décemment réfléchi pour plaire à un public qui s’était spécialement déplacé pour elles, claires têtes d’affiches, malgré leur seconde position dans l’ordre de passage.
Le concert de Robots In Disguise se déroulera ainsi en trois actes :
L’introduction : Sue Denim et Dee Plume sont des rockeuses. Energiques, dynamiques, elles ne pouvaient débuter autrement que par un titre plein d’entrain et mettant en jambes pour donner le ton de la soirée. Elles débutent alors avec le gros single kitsch électro-rock de leur précédent album The DJ’s Got A Gun. You like that one scande Dee la petite brune à la guitare. Le public s’imprègne alors peu à peu de cette ambiance électrique, aux voix encore un peu mal calibrées en deça des gros effets de basses. La couleur de la soirée est donnée d’entrée, et l’on sait que les Robots In Disguise ne ménageront rien, ni elles, ni leur public.
Le développement : Ce qui manque généralement dans les albums du groupe est une certaine constance, une ligne directrice qu’elle ne peuvent s’empêcher d’elles-mêmes obturer. Le concert lui en revanche, parvenait à ne pas trop se perdre afin de remplir un unique but : faire danser la fosse. Et il faut bien avouer qu’à ce jeu-là, les Robots savent y faire. Jouant principalement des titres de leurs deux derniers albums Get Rid et We’re In The Music Biz, elles déchaînent ainsi les passions simples avec leurs titres électro-clash Turn It Up, Voodoo, The Sex Has Made Me Stupid ou encore leur reprise girly-sex de You Really Got Me des Kinks. Elles ne lésinent également pas sur les moyens avec des clips bariolés passant sur l’écran géant en arrière-fond, totalement calées sur les chansons (ce qui révèle une préparation du concert non négligeable), se donnant au public en slammant dans la fosse, ou encore l’arrivée de figurants déguisés en robots dansants sur scène.
La conclusion : Il suffit de regarder l’état de la fosse et de la scène au détour du dernier titre avant rappel, leur dernier single We’re In The Music Biz, pour observer le résultat. En sueur et les jambes dansantes, on peut dire que les Robots In Disguise auront remplis leur part du contrat. Un dernier titre, Don’t Copy Me, pour finir une soirée où les quelques anicroches et mal ajustements auront été masqués par l’efficacité des gros titres du duo. Elles ne réinventent rien, mais réussissent à faire le nécessaire pour plaire. La conclusion rejoins les attentes de la conclusion, tandis que le développement est honorable. Mention passable.