Soirée tardive et pluvieuse sur un bateau rouge en ce dimanche de veille de Pentecôte pour venir applaudir les Robots In Disguise alors que Paris se demande encore s'il travaille ou non le lendemain.
Minuit, l'heure du crime, les portes s'ouvrent mais rien à l'horizon, musique molle dans les hauts parleurs, bière trop chère dans les verres. On attend jusqu'à 1h pour voir la première partie, les français de
Pills. Les petits sont sympathiques mais sans plus avec leur electro-rock vaguement cabaret. Ceci dit le public ne boude pas et les soutient dans leur effort.

L'assistance a beau être clairsemée, la température monte vite à fond de cale. On remonte respirer l'air frais sur le pont au milieu des fluo girls de sortie ce soir. Une chose est sûre, demain il n'y a pas école.
Puis Sue Denim et Dee Plume passent près de nous et on se dit que les choses sérieuses vont enfin commencer... il faudra tout de même attendre jusqu'à deux heures du matin. Mais là en effet, ça devient sérieux. Les deux Robots in Disguise montent sur scènes flanquées d'une nouvelle batteuse, Ann Droid, et on se prend en pleine face un furieux
Wake Up. « Wake up ! It's an order ! » nous intiment-elles. Elles ont décidé de réveiller les français, qui visiblement ne demandent qu'à se laisser faire. Deux créatures en shorts noirs et aux couleurs de cheveux improbables, qui maltraitent basse et guitare tels de vieux rockers californiens. Le sexe les a peut-être rendues stupides comme elles le chantent, mais leur son nous rend fous. Arrive alors un nouveau morceau tiré de leur album à paraître en septembre en France et intitulé
Happiness Vs Sadness alors qu'elles nous interpréteront également plus tard deux autres compositions issues du même disque :
Chains, qui n'est pas sans rappeler le
Hey des Pixies au niveau du refrain, et
Don't Go.

Leurs tubes sont également au rendez-vous, tels
Turn It Up ou le très à propos
La Nuit. Ces francophiles robots ne se contentent pas de chanter un titre en français, elle le parlent également entre les morceaux, toujours promptes à encourager leur public à se dépenser un peu plus sur la musique. Ça pogote d'ailleurs beaucoup et les deux anglaises se permettent même un rapide stage diving sur
Argument.
Concert et rappels effectués d'une traite, le set fut court (tout juste une heure) mais réellement intense. Une bonne dose d'electronique, du vrai rock, de l'enthousiasme, de la joie et un public conquis.
Il n'y a plus qu'à repartir sous pluie en attendant peut-être une nouvelle date parisienne à la sortie de leur nouvel album.