Little Comets

One Night In October, Adultery, Friday Don't Need It... force est de reconnaître que, depuis 2009, les Little Comets nous ont dévoilé autant de délicatesses pop qu’ils nous ont donné de raisons d’espérer et d’attendre de pied dansant leur premier album. De cette gargantuesque mise en bouche, pourtant, va naître une évidente frustration : à trop nous appâter, la troupe menée par les frères Coles en a oublié de ménager l’effet de surprise. Pour celles et ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts, bon nombre des morceaux présents sur ce In Search Of Elusive Little Comets sonneront donc comme familiers, puisque déjà entendus. D’aucun diront que c’est chercher la petite bête, mais que peut-on bien faire d’autre quand un disque nous a autant emballé ?

Certes, on pourrait épiloguer sans fin quant à savoir où commence l’originalité de leur musique et où débute le gloubi-boulga de références et de « déjà fait », mais ce serait se complaire dans une parfaite hypocrisie. Car à la vérité, ce qui prime ici, c’est que du premier titre au dernier frottement de cordes, de la première note à la dernière ligne mélodique, In Search Of Elusive Little Comets est d’une immédiateté folle. Pour la plupart enjoués (Dancing Song, avec sa rythmique aussi tribale que joyeuse, ne pouvait mieux porter son nom), les morceaux tricotés par nos quatre Geordies délivrent un plaisir brut comme on n’en avait plus éprouvé depuis longtemps : la pop de plage retrouve ses lettres de noblesses, et nos corps, plongés dans ce maelström de riffs ensoleillés et de vocalises malicieuses, recouvrent leurs couleurs estivales. Une cure de bien être qu’on vous dit!

Mais ne nous y trompons pas : les Littles Comets sont loin de n'être qu’une vulgaire boîte à rythme, et s’ils savent comment s’y prendre pour nous faire danser, les anglais savent aussi jouer sur un registre plus grave (Isles, Her Black Eyes), si ce n’est carrément émouvant (Intelligent Animals). Au final, on tient là un album qui, dans sa capacité à enchanter autant qu’à attendrir, nous renvoie à l’univers du grand Michel Gondry, personnage haut en couleurs avec lequel les Little Comets partagent un goût évident pour le bric, le broc, et le faussement naïf (il n’y a qu’à voir la pochette du disque).

Intelligent et réalisé avec le cœur, In Search Of Elusive Little Comets devrait donc faire le bonheur du plus grand nombre, et permettre au quartet anglais de se hisser au sommet d’une montagne de compliments élogieux. Certains s’en agaceront forcément, mais que les Little Comets ne s’en soucient pas: leur premier disque est d’ores et déjà un des « must-have » indie pop de l’année.