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And So I Watch You From Afar - Gangs
Chronique Album
Date de sortie : 02.05.2011
Label : Richter Collective
4
Rédigé par Amandine, le 12 mai 2011
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Il semblerait que le Royaume-Uni et l'Irlande soient devenus, depuis quelques années, l'antre du renouveau post-rock. Avec The Redneck Manifesto et And So I Watch You From Afar, on assiste à une prise en main naissante et novatrice d'un mouvement qui, en manque d'inspiration, devenait de plus en plus fébrile et larmoyant. Avec le quatuor tout droit venu de Belfast, il n'a jamais été question de grandiloquence et de plages de trente minutes (même si Godspeed You! Black Emperor nous lâchent encore des frissons à la millième écoute de leurs magnifiques albums) : ils officient dans des formats plus courts et bien imprégnés de sautillantes guitares math-rock.

En novembre dernier, le groupe nous avait gratifié d'un single, Straight Though The Sun Without A Scratch , qui nous laissait espérer le meilleur pour leur second effort.
Aujourd'hui, ils reviennent avec Gangs et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont rien perdu de leur fougue. Ils entament, pied au plancher, sur des riffs lourds et de petits cris (comme une marque de fabrique puisqu'on retrouve le même schéma sur les sorties précédentes) et on pense déjà à des pointures telles que Crippled Black Phoenix ou Isis ; a contrario de ces derniers, And So I Watch You From Afar ne restent jamais bien longtemps dans la noirceur et la lourdeur et ils enchainent rapidement, à coups de césures rythmiques dont eux seuls ont le secret, sur un math-rock plus léger et entraînant.

Si le post-rock porte souvent une forte empreinte mélancolique, les Nord Irlandais ne s'y perdent jamais : leurs titres, très stop and go, sont intenses et menés avec une énergie sans borne, comme si l'état d'urgence était décrété. On pourrait penser qu'avec ce Gangs le groupe a voulu pousser une gueulante sur l'état actuel du monde ; ils portent toujours autant de rage en eux (Think:Breath:Destroy Homes) et leur musique n'en est que plus épidermique, à l'image de Gang (Starting Never Stopping) qui attaque dès l'entame : les guitares sont incisives, les cordes crissent et les futs ont mal.
BEAUTIFULUNIVERSALMASTERCHAMPION est un bon condensé du disque : le titre oscille entre math rythmé à la Battles et lourdeur à la Pelican, alternant ainsi des séquences calmes et plus enlevées. Des riffs appuyés, la légèreté dansante des arpèges, une batterie orgasmique et une basse plongeante, ASIWYFA tourne autour d'une même boucle en la déstructurant, en la cassant, formant ainsi de belles progressions.

Sur des titres à la durée très courte pour le genre (autour des cinq minutes en moyenne), And So I Watch You From Afar ne tombent jamais dans un post-rock contemplatif. Avec leur sens inné de la mélodie, ils modulent à merveille les variations. Bien que n’œuvrant pas dans un registre où il est aisé de se démarquer, ils réussissent pourtant à le faire et ne deviennent jamais un ersatz de leurs prédécesseurs. Encore une fois, ils réussissent à produire un album de post-rock où on ne s'ennuie jamais, probablement grâce à leur énergie communicative.
tracklisting
    01. BEAUTIFULUNIVERSALMASTERCHAMPION
  • 02. Gang (Starting Never Stopping)
  • 03. Search:Party:Animal
  • 04. 7 Billion People All Alive At Once
  • 05. Think:Breathe:Destroy Homes
  • 06. Ghost Parlor KA-6 to...
  • 07. … Samara To Belfast
  • 08. Lifeproof
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    7 Billion People All Alive At Once - BEAUTIFULUNIVERSALMASTERCHAMPION
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