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Haight-Ashbury

Here In The Golden Rays

Haight-Ashbury - Here In The Golden Rays
Chronique Album
Date de sortie : 08.11.2010
Label : Lime Records
4
Rédigé par Maxime Delcourt, le 29 mai 2011
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On ne sait que très peu de choses sur ce trio écossais. Tout juste qu’un gars et deux filles composent un son charnel pour livrer le très beau Here In The Golden Rays. Au-delà de cette brève caractéristique, disons simplement que leur musique laisse libre cours à notre imagination. Peut-être est-ce des hippies aux mélodies crades ? Peut-être est-ce un folk revenu des plus lointaines contrées hindoues ? D’ailleurs, on s’étonne beaucoup que Pitchork ne s’attarde pas davantage sur ce groupe, tant ce premier album semble être l’arbre qui cache une forêt enchantée.

Eh non, Here In The Golden Rays n’est pas bourré de certitudes. Il est même en plein doute, un peu comme ces instants dont n’est pas sûr qu’ils soient réjouissants avant de voir apparaître un sourire aux coins de nos lèvres. Placé à l’entrée du disque, Freeman Town, titre prenant et profond, annonce une dimension épique et sauvage à l’atmosphère lunatique. Ce genre de contraste suggère un album très éclaté où l’on trouve des chansons aussi dissemblables que Molitof et Million Man March. Manque de chance : si l’on voue un culte aux envolées lyriques glaçantes par leur intensité, Mothers Ruin, on ne réécoutera pas cent fois des morceaux palis par un manque de conviction comme Alphalpha. Mais le contexte très oppressant permet à l’album d’éviter toute spéculation béate et de conserver de bout en bout un équilibre à la fois dramatique et pragmatique.

L’heureuse initiative de l’album est de ne pas s’enfouir dans de banales tonalités mélancoliques mais plutôt d’évoquer une nature d’une pureté à renouveler notre oxygène vital. D’un rock sensuel et bluesy, le groupe s’affranchit de sa dette envers la culture américaine en la reconnaissant. Psychédélisme, harmonies lourdes, chant paisible, tout est déjà là ! Comment l’expliquer ? Par une liberté totale sans aucun doute. A partir de là, Haight Ashbury confectionnent de belles pièces de rock intelligent avec Don’t Let Your Music Die, le hindouiste Preacher ainsi que de belles tranches de romantisme avec Favourite Song. L’album semble pouvoir à tout moment alterner la mélancolie du noir et blanc à la magnificence de la couleur.

Là où leur amour pour le folk rêche nous emmène dans des contrées lointaines, l’envoutement qu’ils génèrent emmène et élève des mélodies ciselées. Constat ? Un premier album certainement réalisé lors d’une ballade mouvementée entre The Dead Weather et The Mamas & Papas, deux groupes a priori antinomiques. A coup sûr, l’une des révélations de la scène indé 2011.
tracklisting
    1. Freeman Town
  • 2. Mothers Ruin (Mother's Little Helper)
  • 3. Molitof
  • 4. Sympathetic Strings
  • 5. Preacher
  • 6. Alphalpha
  • 7. Don't Let Your Music Die
  • 8. Favourite Song
  • 9. Million Man March
  • 10. 3 Little Birds
  • 11. Beauty
  • 12. £ Song Suite (Indigo)
titres conseillés
    Don't Let Your Music Die - Freeman Town - Preache
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