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Bombay Bicycle Club

A Different Kind Of Fix

Bombay Bicycle Club - A Different Kind Of Fix
Chronique Album
Date de sortie : 29.08.2011
Label : Island Records
3
Rédigé par Julien Soullière, le 2 septembre 2011
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Auteurs présumés d’une des très bonnes surprises de 2009 avec leur I Had The Blues But I Shook Them Loose, les Bombay Bicycle Club ont par la suite admirablement bien illustré le concept d’ascenseur émotionnel. Sorti un an plus tard à peine, Flaws en avait laissé plus d’un sur la descente de lit, montrant par la même qu’un changement d’orientation, s’il est toujours à saluer, n’en reste pas moins un exercice risqué et à l’issue discutable.
Qu’importe, notre quartet aime à jouer en mode acoustique, il l’a dit, l’a répété, tout en précisant que ce que l’on considère comme leur second opus n’avait en fait pas vocation à l’être. Soit. On rembobine, on efface, on reprend : ladies and gentlemen, voici A Different Kind Of Fix, deuxième étape dans la jeune discographie des Bombay Bicycle Club.

Mais cet album, s’il hume bon le mélange d’ingrédients passés (un brin de folie vocale et de guitares chahuteuses pour un soupçon de légèreté et de douceur), n’en est pas pour autant une synthèse de ce que le groupe a fait jusqu’ici. La raison est à chercher du côté des préposés aux manettes, qui ne se sont pas gênés pour laisser leurs propres traces de doigts : respectivement producteur d’Animal Collective et mixeur d’Arcade Fire, Ben Allen et Jim Abbiss ont en effet apporté profondeur et orchestration aux compositions d’une formation qui nous avait habitués à bien moins de fioritures (chœurs et autres effets électroniques). D’aucuns diront, habitués à énoncer ce type de banalités, que l’on tient là l’album de la maturité.

Alors certes, cette intellectualisation musicale ne siéra pas à tout le monde, et ceux qui ne jurent que par le premier disque des londoniens pourront toujours regretter le manque de fougue et d’immédiateté de l’ensemble. Reste qu’A Different Kind Of Fix en a dans la brioche, et qu’il n’est pas rare d’y détecter, ici et là, de savoureuses sucreries. Parmi elles, on citera volontiers How Can You Swallow So Much Sleep, dont les sonorités asiatico-électroniques et la progression métronomique sont on ne peut plus agréables, ou encore Leave It, qui, comme Beggars, n’est pas sans rappeler certains morceaux du groupe canadien précédemment nommé. Aussi sombre que tourmenté, Bad Timing restera quant à lui l’un des temps forts de cet opus, au même titre que Still, ballade au demeurant simpliste, mais dans laquelle la voix de Steadman fait quelques jolies étincelles (en plus de singer celle de Thom Yorke, ce qui est toujours amusant).

A Different Kind Of Fix, c’est sûr, mérite qu’on lui accorde plusieurs écoutes. La formule, cependant, n’a rien de magique : doté d’une ambition musicale certaine, le disque reste plombé par des titres clairement inachevés (Favourite Day), si ce n’est absolument dispensables (Lights Out, Words Gone ; Take The Right One). Suffisant pour gâcher le plaisir que souhaitaient nous procurer les Bombay Bicyle Club, mais pas assez pour les bouder.
tracklisting
    01. How Can You Swallow So Much Sleep
  • 02. Bad Timing
  • 03. Your Eyes
  • 04. Lights Out, Words Gone
  • 05. Take The Right One
  • 06. Shuffle
  • 07. Beggars
  • 08. Leave It
  • 09. Fracture
  • 10. What You Want
  • 11. Favourite Day
  • 12. Still
titres conseillés
    Bad Timing, Leave It, Still
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