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Bombay Bicycle Club

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 20 janvier 2020

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Six ans après la sortie de So Long, See You Tomorrow, Bombay Bicycle Club sont enfin de retour après un très long break. Leur nouvel album, Eveything Else Has Gone Wrong, prouve que le groupe n'a rien perdu de ses qualités d'antan. Rencontre à Paris avec leur chanteur Jack Steadman.

Votre nouvel album sort six ans après le dernier. Vous aviez besoin d'un break ?

Oui, nous avions besoin d'une nouvelle perspective. Ce qui était excitant autrefois était devenue une routine. Nous étions blasés de partir en tournée. Il était important de retrouver le feeling, l'excitation.

Vous avez dit que lorsque vous vous êtes retrouvés, c'était comme si vous ne vous étiez jamais quittés...

Oui, c'est vrai. Cela a été agréable de rejouer ensemble. Nous avons d'abord pensé à ne donner que des concerts, de ne pas faire d'album. Puis finalement, je me suis mis à l'écriture et cet album s'est mis en place.

Tu as sorti durant ces années un disque solo. Cela a été une expérience intéressante pour toi ?

Très intéressante. Avant Bombay Bicycle Club, je jouais du jazz. J''ai toujours été influencé par plein de musiques différentes. J'étais content de faire un disque qui n'est pas les contraintes de la pop music, d'être dans un truc moins rigide. J'y ai mêlé du jazz, du hip-hop, de la soul... J'étais même content pour ce disque de faire des erreurs.

Quand a commencé l'écriture de Eveything Else Has Gone Wrong ?

En novembre 2018. Puis nous avons enregistré l'album à Los Angeles l'été dernier.

Le disque dégage quelque chose de joyeux, de positif, alors que nous vivons une époque difficile...

Oui, nous vivons des moments difficiles et il est important par rapport à cela de rendre les auditeurs heureux. De pouvoir s'échapper des choses difficiles à l'écoute de la musique.

J'ai trouvé le disque très romantique aussi...

J'ai toujours écrit des morceaux avec un sentiment romantique en tête. Je n'ai pas écrit des morceaux sur une relation garçon/fille standard mais d'une manière plus métaphorique.

Le dernier morceau de l'album, Racing Stripes, est comme un trip...

Nous avons toujours aimé avoir une écriture cinématographique.

Cet album est encore plus cool, relax que vos productions précédentes...

Je suis content que tu aies ressenti cela en l'écoutant. Le producteur du disque, John Congleton, a une eu une grosse influence sur le disque. Il nous disait faites comme vous le sentez. Et nous étions très relax à Los Angeles.

Les morceaux sont courts. Trois minutes, trois minute trente... C'est pour respecter les standards pop ?

J'ai toujours aimé écrire des morceaux courts, concis. Je ne me sens pas d'écrire des titres ambient de onze minutes.

Il y a un côté un peu oriental sur certains morceaux. C'est pour faire honneur au nom du groupe ?

Non (rires). J'achète des disques un peu partout dans le monde. Il y a quelques mois nous étions à Bangkok et j'ai trouvé un super magasin de disques. Je sample des morceaux du musiques du monde et les incorpore à notre musique.

Vous avez joué là-bas d'ailleurs...

Oui dans le cadre d'un festival. Nous avons été surpris parce qu'il y avait plein de fans du groupe. C'était super.

Il n'y a eu aucun changement de line-up dans ce groupe depuis vos débuts...

C'est aussi une des raisons du break, parce que nous sentions que les choses pourraient se tendre entre nous. Nous sommes amis depuis l'école. Je ne pourrai jamais faire de groupe avec d'autres personnes.

Que représente la pochette du disque ?

Nous. Elle représente un peu la renaissance du groupe.

Vous venez de débuter une tournée anglaise...

Oui et il y aura une tournée européenne ce printemps avec une date chez vous, à Paris. Nous espérons aussi faire les festivals cet été.

Vous aviez sorti un single l'été dernier, Eat,Sleep, Wake (Nothing but You). Pourquoi si longtemps avant la sortie de l'album ?

Nous étions impatients que l'album sorte. Nous ne pouvions pas attendre plus longtemps pour sortir du nouveau matériel.

Vous avez été étonnés que le public soit toujours là pour vous ?

Oui. Les gens créatifs sont plein de doutes. J'ai vu récemment un documentaire sur Vladimir Horowitz, le meilleur pianiste au monde, et il doute. C'est dingue.

Vous êtes donc très contents du disque ?

Très. J'avais produit le disque précédent, ce qui m'avait un peu stressé. Là, de se reposer sur un producteur, c'était cool.

Vous semblez très heureux de vous être retrouvés...

Pour plein de groupes, la musique devient au fur et à mesure du temps un business. Nous ne voyons pas les choses ainsi. Nous sommes les meilleurs amis du monde. Si un jour cela cesse, le groupe s'arrêtera.

Vous avez été étonnés lorsque vous avez été numéro un en Angleterre ?

Nous avions été très surpris. Aujourd'hui, ce serait encore plus difficile car il n'y a plus beaucoup de musique à guitares dans les charts. Être numéro un signifie que les gens achètent ton disque. Cela rend forcément très heureux. Et c'est plus réel qu'un Award, plus démocratique, puisque cela vient des gens, pas d'un critique de musique. Vous pensez l'être de nouveau avec cet album ? Ce serait un but un peu irréaliste mais qui sait...

Vous avez reçu plein de nombreux prix durant votre carrière. Cela a été quelque chose d'important pour le groupe ?

Tu n'y penses jamais au quotidien. Plein de groupes disent qu'ils s'en foutent mais c'est agréable de recevoir des prix. Tu as bossé dur et c'est une récompense. Après, cela peut avoir un effet négatif car certains groupes reçoivent des prix importants dès leur premier album. Du coup, ils ressentent une pression trop forte qui peut les desservir.