Engineers

Après la sortie remarquée l'année dernière du 6 titres Folly, le premier album éponyme des anglais d'Engineers débarque enfin dans les bacs histoire de confirmer tous les espoirs que l'on avait placé dans leur belle électro-pop planante.

Les premiers accords acoustiques de Home envoûtent immédiatement l'auditeur qui se retrouve alors transporté dans le monde aérien et intemporel des Engineers : ainsi, on ne peut s'empêcher de penser aux ambiances si particulières chères à Sigur Ros surtout grâce aux nappes de claviers qui semblent guider la guitare acoustique au milieu des nuages.
Après cette magnifique introduction, on est un peu surpris par la similitude sonore de la suivante (Waved On) qui est, certes également bien interprétée, mais qu'on a déjà bien du mal à différencier de la première; en fait, tout le problème de ce premier album se résume ainsi : chaque chanson prise séparément est très agréable à l'écoute mais la découverte en continu de cet Engineers laisse la désagréable impression de toujours entendre la même mélodie nappée d'effets aériens aux claviers (New Horizons, Let's Just See, Said And Done ou même l'inutile interlude Peter Street).

Heureusement quelques chansons sortent indéniablement du lot : déjà présente sur Folly, la toujours aussi sympathique Forgiveness devrait permettre aux Engineers de récupérer pas mal de fans dans les mois à venir puisque cette chanson est fort logiquement le single choisi pour le lancement de cet album.
A un degré moindre, on apprécie également la présence de Come In Out Of The Rain alors que la fin du disque réserve enfin quelques (légères) variations de style bienvenues telles que l'énergie (toute relative) délivrée par Thrasher ou la magnifique conclusion qu'est One In Seven et sa belle montée électrique.

Ainsi, même si ce premier album dispose d'une production admirable, l'ensemble s'avère beaucoup trop uniforme pour passionner les foules sur la longueur (ce qui n'était pas un problème pour le 6 titres Folly beaucoup plus court tout en étant en plus varié) et laisse une désagréable impression de platitude voire même par moment d'ennui.
Pourtant, encore une fois, chacune des chansons de ce Engineers prise séparément, peut franchement toucher l'amateur de mélange harmonieux «nappes synthétiques/guitare acoustique» notamment les fans du Talwie-Walkie des frenchies de Air.

Vous l'aurez compris, ce premier album des Engineers est un cas relativement épineux et particulier; à vous de vous faire votre propre avis en posant au moins une oreille sur ce groupe à part qui n’a pas vraiment choisi la facilité… ce qui restera dans tous les cas tout à son honneur.