logo SOV

Guillemots

Hello Land!

Guillemots - Hello Land!
Chronique Album
Date de sortie : 07.05.2012
Label : Geffen
3
Rédigé par Cyril Open Up, le 21 juin 2012
Bookmark and Share
Sorti de nulle part, un ébouriffé et chapeauté lutin surgissait sur la scène de la Cigale le 11 novembre 2006 à l'occasion du Festival des Inrockuptibles avec de drôles d'oiseaux habilement prénommés Guillemots. Les très bons titres joués et tirés du mini-album From The Cliffs ainsi que du premier album Through The Window Pane, alliés à la bonhomie de la petite bande, marqueront les esprits des heureux spectateurs qui étaient présents ce soir-là. Quelques années plus tard, l'euphorie et la joie laissaient place à la moutarde qui monte au nez avec le bien nommé et plutôt raté Red. Le leader Fyfe Dangerfield prendra par la suite ses distances pour publier l'orchestré et majestueux Fly Yellow Moon en solitaire en 2010.

Le groupe retourne ensuite en studio pour en sortir le mitigé Walk The River en 2011 et voici qu'à la surprise générale, le 7 mai 2012, paraît en téléchargement Hello Land!. Si l'on se fie au titre du morceau instrumental introductif (Spring Bells) et à la teneur du projet (quatre albums en un an), on est en droit de penser que Fyfe et ses acolytes tentent de marcher sur les platebandes de Vivaldi !

Passée la mise en bouche orchestrale, la guitare mêlée à ce que l'on croirait être un signal de détresse précédent la voix posée sur un fil en cristal de Fyfe. A mi-course, la chanson s'interrompt, une voix robotique rappelant l'indémodable OK Computer de Radiohead se fait entendre avant de prendre un nouvel élan conjuguant le docteur Jekyll de Gainsbourg avec le Baby Love de The Supremes pour un résultat rétro-chic assez plaisant. Flûte et guitare acoustique se marient sur Fleet pour une balade aussi insipide que dispensable avant que le dépouillé et splendide Southern Winds ne prenne de court l'auditeur, lui hérisse les poils et, l'air de rien, ne lui donne presque la larme à l'oeil.
Car si Fyfe excelle dans la grosse machinerie un peu pompière sur de nombreuses pistes à l'instar de ses premiers méfaits, il n'est pas vain de rappeler que la simplicité lui va également comme un gant. Pour ce qui est de la suite, Outside démarre sobrement avant que les choeurs et les couches d'instruments ne finissent dans une déferlante psyché avec d'étranges voix déformés, des sons bizarres qui tournoient dans les airs pour s'évanouir au milieu de chants de cigales annonciatrices des prémices de l'été (Vivaldi quand tu nous tiens). A l'écoute de l'ensemble, le printemps semble associé, sans vouloir donné dans le cliché, à un lent réveil en douceur signe de renouveau. On entend même de jeunes oisillons sur l'introspectif et progressif Byebyeland. Puis vient le temps de la conclusion avec un morceau pas plus rythmé que les précédents et qui peine à sortir du lot.

On finit par croire que Guillemots ont laissé leur joie de vivre au vestiaire pour la troquer contre une monotone mélancolie. On sort donc de ce premier opus de cette tétralogie avec un sentiment teinté d'adoration et de profond ennui. De très bons morceaux en côtoient d'autres beaucoup trop inégaux (surtout sur un album qui ne compte que huit titres...). On ne peut que souhaiter au groupe de retrouver l'inspiration nécessaire pour faire en sorte que leurs quatre saisons constituent à leur tour un grand classique de la musique.
tracklisting
    01. Spring Bells
  • 02. Up On The Ride
  • 03. Fleet
  • 04. Southern Winds
  • 05. Outside
  • 06. Nothing's Going to Bring Me Down
  • 07. Byebyeland
  • 08. I Lie Down
titres conseillés
    Up On The Ride, Southern Winds, Outside
notes des lecteurs
Du même artiste