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Echo Lake

Wild Peace

Echo Lake - Wild Peace
Chronique Album
Date de sortie : 25.06.2012
Label : No Pain In Pop
4
Rédigé par François Freundlich, le 12 juillet 2012
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Un premier album est généralement un aboutissement dans la carrière naissante d’un groupe, d'autant plus quand premier EP a déjà séduit comme pour les londoniens d’Echo Lake. Malheureusement les circonstances dans lesquelles Wild Peace voit le jour sont tragiques. Le groupe a récemment annoncé sur son site, à travers un message bouleversant, le décès de son batteur Pete Hayes à l’âge de 25 ans, par ailleurs ami d’enfance. C’est donc pour lui que Echo Lake va défendre cet album teinté d’une dream-pop à l’écho enivrant et bercé par la voix sous-marine de la fée du lac Linda Jarvis.

La musique d’Echo Lake pourrait être la bande son de cet instant du réveil où l’on est à moitié endormi et à moitié éveillé. La réalité d’une musique entrainante et rythmée est bien perçue mais l’on se trouve toujours en train de flotter avec une vision déphasée, parfois fausse. La base des compositions est pop avec une rythmique masquée plutôt binaire mais le mille-feuille sonore qui s’y superpose est résolument électrique. Comme planant au dessus de l’ensemble, la voix fragile et détachée de Linda Jarvis se fait tantôt juvénile et sucrée, dans une très belle simplicité, tantôt vive et tragique lorsqu’elle s’auto-percute dans un écho égaré. On croirait parfois avoir consommé trop d’alcool par les oreilles, jusqu'à entendre les sons plusieurs fois sans vraiment s’en rendre compte. Ces couches de guitares shoegaze en perpétuelle évolution perturbent la rêverie de boucles d’orgue synthétiques et divagantes rappelant parfois Beach House. Ces dignes héritiers de My Bloody Valentine manient les harmonies vocales de The Raveonettes avec une délicatesse que l’on avait pu entendre chez Electrelane.

Dès l‘introduction sur Further Down, on est porté très rapidement vers un univers particulier. On erre au-dessus d’une falaise donnant sur un vide d’où résonnerait un écho musical aquatique. Puis on pénètre dans le coté beaucoup plus classique d’Echo Lake avec le single brit-pop Another Day. La voix nous parle plus directement tandis que les guitares de Thom Hill prennent le dessus dans un tourbillon emporté. Un orgue tragique prend le dessus sur Wild Peace tandis que la voix se fait rassurante autour d’un amoncellement de vibrations en crescendo. Linda Jarvis se fait angélique sur Even The Blind, doublant une basse qui apparaît finalement sur un morceau plus lancinant.
Un léger interlude très calme annonce la deuxième partie de l’album, marqué par un pur moment shoegaze sur Young Silence. Son titre est traitre car il démarre en trombe, imposant des mouvements qui s’échappent de leurs trajectoires naturelles pour flirter vers des notes tordues se redressant au dernier moment. Ce supplément de torture sonore est la grande force de ce disque, à l’instar des compositions inspirées et marquantes comme Last Song Of The Year. La résonance de son riff s’incruste dans la mémoire, ne faisant que grandir dans notre esprit. Une inspiration psychédélique est également présente, à l'image de Swimmers et son rythme cardiaque poussant à fermer les yeux et se laisser envelopper. Just Kids s’inscrit comme la cerise sur le gâteau d’un album cohérent du début à la fin, avec une dernière explosion hypnotique et un solo magistral.

Wild Peace est un disque de rêveries planantes et déchirées par une puissance sonore subite et incontrôlable. Au milieu résonne cette voix fragile qui tente de se frayer un chemin dans un labyrinthe complexe. Echo Lake possèdent la fraicheur propre à un premier disque orné de compositions de haute volée. Prenez garde de lester vos chaînes Hifi et autres lecteurs mp3, ils pourraient bien entrer en lévitation.
tracklisting
    1. Further Down
  • 2. Another Day
  • 3. Wild Peace
  • 4. Even The Blind
  • 5. Monday 5AM
  • 6. Young Silence
  • 7. In Dreams
  • 8. Last Song Of The Year
  • 9. Swimmers
  • 10. Just Kids
titres conseillés
    Another Day, Wild Peace , Last Song Of The Year
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